FRANCK CHASTAGNOL
1) Comment as tu découvert la LPO ? Et qu’est ce qui t’a poussé à t’y engager ?
J’ai découvert la LPO dans un article de l’Eveil de la Haute-Loire qui parlait du nourrissage des oiseaux durant l’hiver 89/90 ! Je m’intéressais alors à la photographie de la nature et je voulais mieux connaitre les oiseaux qui me passionnaient…depuis peu ! J’ai écris une lettre à Bruno Gilard qui venait de monter l’antenne 43. Il me répondit avec une double page manuscrite et de nombreux dépliants ainsi que les 4 premiers numéros de l’ancêtre des « nouv’ailes » : « Lou miagou » (100 numéros de 1990 à 2009). Ce fut une révélation devant tant de bienveillance de la part de Bruno qui allait être par la suite notre responsable lors de l’ouverture du premier local LPO 43 à Langeac en novembre 1992.
2) Quelles sont les principales missions que tu assures dans ton travail ?
Le poste que j’occupe à la LPO depuis nov. 1992 (voir photo !) est « multitâches » pour faire face aux demandes des 3 secteurs d’activités de l’association :
- l’éducation à l’environnement par l’encadrement de sorties, de séjours, la réalisation de conférences, d’animations scolaires, d’événementiels, la conception de supports pédagogiques (dépliants, expos…)
- l’expertise naturaliste pour mieux connaitre la richesse de notre département et mesurer l’impact de projets divers, je suis plutôt connaisseur de l’avifaune, des mammifères, des odonates, des amphibiens et reptiles ;
- la gestion des milieux naturels, notamment de zones humides mais aussi de terrains de collectivités, d’entreprises auxquelles je délivre de nombreuses astuces pour accueillir la biodiversité. Enfin je viens de passer une formation à la conduite de « minipelle » ce qui me permet d’avoir une certaine autonomie dans la réalisation des mares notamment.
Pour finir, j’assure aussi bon nombre de relations presse, et j’ai longtemps fait le lien avec la vie associative de la LPO en animant le GL !
3) En tant que salarié de l’association, comment ton travail s’intègre t’il avec l’action des bénévoles ?
Travailler à connaitre et protéger la biodiversité demande beaucoup de temps, de moyens, ce que nous n’avons pas à la LPO. Nous sommes une association militante, parfois dérangeante, qui ne reçoit pas forcément le soutien qu’elle devrait, malgré son utilité publique, les urgences environnementales… Mais notre force c’est le soutien de nombreux adhérents, et nos bénévoles dans les territoires. Aussi je me repose souvent sur leurs connaissances, leur ancrage territorial, leurs bonnes volontés, leur militantisme. Nous avons en 43 un vrai réseau sur lequel nous pouvons, nous salariés, compter. Outre cela, la LPO est une association, dirigée par des bénévoles élus, et où les actions salariées sont souvent démultipliées par les actions bénévoles. C’est une force unique et nous la valorisons auprès de nos partenaires institutionnels.
4) Qu’est ce que cette expérience à la LPO t’apporte ?
Bon, je dois dire que c’est plus qu’une expérience, 30 ans c’est une vie ! Oui, j’ai consacré mon temps et mon énergie à la protection de la biodiversité et à la reconnaissance de la LPO en 43 (nous sommes partis de zéro !), cela a toujours correspondu à mon souhait d’agir pour une bonne cause, à ma passion d’observer et de protéger les oiseaux, à mon souhait d’agir pour cette noble et vieille dame qu’est la LPO !
5) Quel est ton plus beau souvenir au sein de l’association ?
L’organisation d’un festival d’art animalier autour de la Maison des oiseaux dans le prieuré de Lavoute chilhac avec des artistes merveilleux renommés en 1999 et 2000, ou l’accueil de notre président national ABD à la forteresse de Polignac 10.000ème refuge en 2005. Il faut dire que je regardais jadis ses émissions sur France 2 quand j’étais môme, alors le recevoir !!
6) Quelle est ta plus belle observation naturaliste en Haute-Loire?
Le chant des œdicnèmes (aujourd’hui disparus ) les nuits de bivouac à la belle étoile autour de Mazeyrat d’allier, ou l’observation de jeunes de Tengmalm et d’un jeune aigle botté durant la même journée en septembre 93, ou la femelle Grand Duc se gonflant sur son aire devant un grand corbeau pillard, ou….
|