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— L'essentiel —

Des sols menacés ?

Si l’on connaît maintenant de mieux en mieux les conséquences des activités humaines sur le climat, les forêts, les océans et le vivant, comment les sols sont-ils impactés par notre espèce ?

Jeudi 24 février 2022 Biodiversité Pollution

Nous l’avons vu dans un premier article (lien), le sol naturel est loin d’être une couche inerte et morte et la formation de cette entité vivante a parfois pris des milliers voire des millions d’années. Il suffit pourtant de peu de temps pour altérer sa qualité sur du long terme, jusqu’à le rendre stérile ou dangereux. 

L’épuisement des sols par l’agriculture intensive

Une première activité ayant un fort impact sur les sols est l’agriculture intensive. Le travail du sol, et notamment le fait de le retourner sur des couches épaisses, perturbe les espèces vivantes présentes dans les couches supérieures. Par exemple, les vers de terre sont très sensibles à cette pratique. De même, les mycorhizes, sortes de longs filaments de champignons permettant aux racines de se développer, se retrouvent cassées et inutilisables pour les plantes. 

Par ailleurs, les ressources présentes dans la terre, qu’il s’agisse de minéraux ou d’espèces vivantes, sont limitées, et une exploitation trop forte des sols peut mener à un épuisement de celles-ci. Le recours à des intrants chimiques, eux-mêmes fabriqués à partir de ressources finies, ne permet pas de rétablir la richesse du sol sur du long terme.

Dans le même temps, les produits phytosanitaires destinés à lutter contre certaines espèces invasives ou nuisibles aux cultures ont de lourdes conséquences sur la biodiversité terrestre. En effet, ils n’impactent pas seulement les espèces ciblées et restent parfois dans le sol des années après leur utilisation, comme le montre l’exemple du chlordécone aux Antilles. Des zones d’agriculture intensive peuvent ainsi se retrouver avec une biodiversité moindre que des sols artificialisés en zone urbaine.

Observation de la biodiversité d'une parcelle agricole dans le cadre de l'OAB - Photo FNE Isère

La consommation de terres arables pour l’urbanisation 

La principale cause de la dégradation des sols est l’artificialisation de ceux-ci. Est considéré aujourd’hui comme artificialisé tout espace imperméabilisé ayant perdu son caractère naturel, agricole ou forestier. Cela prend donc en compte tous les espaces bitumés, très présents en ville, mais aussi les sols dégradés, recouverts de graviers ou de sable. La consommation de terres était en diminution ces dernières années, mais elle a recommencé à augmenter, en Isère depuis 2018, et menace encore des terres fertiles. C’est le cas des terres du plateau de Saclay en région parisienne, mais aussi, plus localement, de zones agricoles dans le Grésivaudan. En effet, sur les 10 années passées, les communes de la première et seconde couronne de la banlieue grenobloise ont bétonné plus d’un million de mètres carrés, rien que du côté Grésivaudan. A ce rythme là, l’équivalent de toute la surface disponible de la vallée (quelques trois à quatre millions de mètres carrés) serait consommé d’ici à 2050.

Les infrastructures routières participent au grignotage des terres naturelles - Photo FNE Isère

Les effets délétères des pollutions et décharges sauvages

On considère un sol comme pollué lorsqu’il contient une concentration anormale de composés chimiques potentiellement dangereux pour la santé, des plantes ou des animaux. Ces pollutions peuvent avoir de nombreuses origines : 

  • l’industrie : certaines installations réalisées avant l’imposition de normes, ne respectant pas celles-ci ou ayant subi un accident rejettent directement dans les sols des produits chimiques impactant plus ou moins durablement la qualité des sols
  • les dépôts sauvages et anciennes décharges : en plus des plastiques qui se dégradent en microparticules, les déchets déposés peuvent aussi contenir des métaux lourds ou autres substances dangereuses (par exemple, de l’amiante pour les déchets du BTP)
  • des événements lointains : les sols sont aussi touchés par les retombées de polluants présents dans l’air. Ainsi, certains accidents industriels ou catastrophes naturelles vont faire baisser la qualité de sols pourtant situés à des centaines voire des milliers de kilomètres. C’est par exemple le cas des retombées radioactives après la catastrophe de Tchernobyl ou des cendres d’éruptions volcaniques. 

Une ancienne décharge sauvage en Chartreuse - Photo FNE Isère

Publié par FNE Isère

Le Jeudi 24 février 2022

https://www.fne-aura.org/essentiel/isere/des-sols-menaces/

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