La restauration de la Romanche, la voie de l’avenir
La Romanche fait partie des grandes rivières du département isérois. Connue pour sa puissance qui a permis l’épopée de la Houille Blanche, les traces de son passé industriel sont encore visibles aujourd’hui. Un projet de restauration écologique est actuellement mené par EDF pour atténuer les impacts humains sur la rivière.
La Romanche, entre torrent et rivière
La Romanche est une rivière emblématique du massif de l’Oisans. Elle prend sa source à Villar-d’Arêne (Hautes-Alpes) et se jette dans le Drac au niveau des communes de Champ-sur-Drac et Varces-Allières-et-Risset (Isère). Elle peut être découpée en plusieurs tronçons géographiques.
Tracé de la Romanche, Remih OSM
L’un d’entre eux est la moyenne Romanche, soit la rivière lors de son passage sur la commune de Livet et Gavet. Sur ce tronçon, la rivière perd près de 400 mètres d’altitude en 13 kilomètres ! Ce dénivelé lui permet d’accumuler une force intéressante pour l’hydroélectricité. C’est la raison pour laquelle 6 usines ont été installées sur la moyenne Romanche dès le début du XXème siècle.
L'usine des Vernes, sur la Romanche - Claire Avazery
Une restauration ambitieuse
La centrale de Romanche-Gavet en 2021 - Macquaria, CC BY-SA 4.0
En 2020, la centrale hydroélectrique de Romanche-Gavet est mise en service après presque 8 ans de travaux. Elle remplace les 6 usines historiques, faisant gagner entre 30 et 40% de production énergétique. Ces usines deviennent alors superflues. Il a donc été décidé de conserver certains bâtiments, vestiges du passé industriel de la vallée, et de détruire les autres infrastructures.
L’usine de Rioupéroux avant les travaux (2012) et pendant les travaux (mars 2022)
Cette démolition accompagne un projet plus vaste de restauration de la continuité écologique de la Romanche : le projet Moyenne Romanche, porté par EDF.
La continuité écologique comprend aussi bien la libre circulation des espèces (notamment les poissons) que celle des sédiments (sables, graviers…). Pour rétablir cette continuité écologique, la centrale de Romanche-Gavet est équipée d’une passe à poissons et des travaux sont menés pour améliorer le transit sédimentaire, redonnant au lit de la Romanche une forme plus naturelle.
Naturellement, ce genre de rivière torrentielle adopte un tracé dépendant des crues et de la dispersion des différents sédiments. Il faut des dizaines d’années avant que le cours d’eau ne crée des méandres* ou des tresses. Les travaux menés permettent d’arriver à ce résultat en quelques années, le temps que la végétation naturelle s’approprie les lieux.
« Si cette Romanche-là ne sera jamais la Romanche d’avant la Houille Blanche et l’avènement de la Fée électricité, elle en retrouvera néanmoins quelques traits. » Jacques Pulou, représentant FNE Isère
Des perspectives pour la suite ?
La Romanche à Champ-sur-Drac - Patafisik, CC BY-SA 4.0
D’autres tronçons de la Romanche pourraient être concernés par des projets de restauration. Cette rivière est fortement endiguée sur la majorité de son parcours et coule par endroits dans un chenal rectiligne. Les milieux aquatiques sont peu diversifiés et ne permettent pas d’accueillir une biodiversité importante malgré la richesse des écosystèmes environnants. Pourtant la qualité globale des eaux de la Romanche est bonne, ce qui fait d’elle une bonne candidate pour une restauration écologique plus étendue. Les perspectives sont donc encourageantes !
Cet article a été écrit grâce à Jacques Pulou, représentant FNE Isère.
Publié par FNE Isère
Le Lundi 07 novembre 2022
https://www.fne-aura.org/actualites/isere/la-restauration-de-la-romanche-la-voie-de-lavenir/
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