L’aménagement des cours d’eau : des impacts durables pour les zones humides
Les bénévoles FNE du Réseau Eau sont allé.e.s dans le Nord Isère pour découvrir l’ENS de la Save et ses enjeux de préservation. Entre 1960 et 1990, 67% des zones humides ont été détruites à cause de l’intensification des pratiques agricoles, des aménagements hydrauliques inadaptés ou encore l’étalement urbain.
Une zone humide (marais, tourbières, mares, forêts alluviales …) est un milieu naturel caractérisé par la présence d’eau en surface ou dans le sol, tout ou partie de l’année. Ces milieux gorgés d’eau, abritent des espèces animales et végétales spécifiques. Elles peuvent accueillir de nombreux oiseaux et plantes protégées ou être le lieu de reproduction des amphibiens.
Ce sont les nombreux rôles de régulation que jouent les zones humides qui les rendent si particulières. Elles ont la capacité de filtrer les eaux. Leur capacité de stockage et de restitution de l’eau leur donnent un rôle d’éponge naturelle. Elles limitent donc les inondations en aval des cours d’eau ainsi que les sécheresses en été. Face au changement climatique, elles peuvent capturer une quantité de CO2 très importante, et peuvent nous rafraichir lors de fortes chaleurs.
La rivière Save bordée par la tourbière drainée
Pourquoi parler des zones humides ?
Les zones humides bien qu’étant des milieux très précieux pour protéger la biodiversité et s’adapter au changement climatique, sont menacées. Leurs disparitions ou détériorations existent toujours : selon une étude nationale 51 % des zones humides étudiées ont un avenir incertain à l’horizon 2030.
L’aménagement du territoire menace les zones humides
L’urbanisation, la bétonisation, la création de nouveaux réseaux de transports, l’extension de zones industrielles ou résidentielles, entrainent la fragilisation de ces réservoirs de biodiversité.
La fragmentation des milieux est aussi très dangereuse pour l’avenir des zones humides et l’équilibre vital des espèces sauvages. Si les obstacles s’avèrent trop importants entre deux espaces naturels, le cycle de vie et de reproduction des espèces sont bouleversés.
Lors de l’aménagement de rivières par endiguement et recalibrage, le cours d’eau est souvent incisé. On creuse et abaisse le niveau de l’eau dans les rivières mais aussi dans les zones humides alentours ce qui entraine leur dessèchement.
Les bénévoles du réseau Eau en sortie sur l'ENS de la Save
L’ENS de la Save, un exemple isérois de l’aménagement des cours d’eau et de son impact sur les zones humides
Mardi 2 février, lors de la Journée mondiale des zones humides, les bénévoles du réseau Eau de FNE Isère sont allé.e.s visiter l’Espace Naturel Sensible de la Save. Les activités humaines y sont réglementées afin de préserver les milieux et leur richesse écologique.
Ce site est un bon exemple des impacts de l’assèchement des tourbières et marais par l’aménagement des cours d’eau. Au 19e siècle, les marais et tourbières étaient perçus comme des milieux insalubres, vecteurs de maladies. Assécher les marais était aussi un moyen de changer l’affectation des sols afin de cultiver des céréales sur ces espaces.
Des canaux ont alors été créés, les marais et tourbières drainés. Le lit de la rivière est devenu linéaire, les méandres ont disparu. Par conséquent, les zones humides alentours ne sont plus gorgées d’eau, puisque l’eau s’évacue trop rapidement dans la rivière. Au cours du temps d’autres activités les ont impactées comme l’exploitation de la tourbe ainsi que l’aménagement du territoire.
L’objectif à présent est de laisser la nature se restaurer progressivement. La Save et ses tourbières retrouveront alors leur bon fonctionnement écologique et redeviendront accueillantes pour la biodiversité.
Un affluent de la Save qui essaie de reprendre son lit naturel
Publié par FNE Isère
Le Jeudi 25 février 2021
https://www.fne-aura.org/actualites/isere/lamenagement-des-cours-deau-des-impacts-durables-pour-les-zones-humides/
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