Le ball-trap, une activité insuffisamment encadrée, néfaste pour l’environnement
Le ball-trap, pratique de tir sur cibles mobiles, présente un impact environnemental préoccupant. L’usage répandu de munitions au plomb et le manque d’encadrement réglementaire entraînent une pollution persistante des sols et une perturbation de la biodiversité.
Les impacts des stands de tir sur l’environnement
Les stands de tir représentent une menace pour l’environnement en raison de l’utilisation de certaines munitions à base de plomb et de plastique non-biodégradable.
En effet, cette pratique entraîne des pollutions sonores et chimiques des espaces, causées par une accumulation de déchets toxiques dans l’environnement. Elle affecte la faune, la flore et engendre une perturbation importante des milieux naturels. Les conséquences sont d’autant plus graves lorsque les déchets (billes et résidus de plateaux principalement) sont dispersés dans des zones humides.
Le plomb se retrouve dans le sol, les nappes, voire est ingéré par les animaux. Chaque année, un million d’oiseaux meurent d’empoisonnement au plomb dans l’Union européenne. Cette substance a des effets toxiques sur l’organisme, même à faible dose. Elle affecte notamment le développement neurologique, la fonction rénale et la fertilité. Le saturnisme peut entraîner la mort des individus.
Des dégradations récurrentes : une dizaine de dossiers Sentinelles sur cette thématique
Une dizaine d’alertes concernant des faits de pollution associés à une activité de ball-trap ont été recensés en Isère via le dispositif Sentinelles de la nature.
Certains sont particulièrement préoccupants. A Lavaldens, par exemple, des milliers de débris de plastique et de grenailles de plomb jonchent un site de 6000 m², situé à proximité immédiate d’un cours d’eau.
Même constat à Allevard et aux Adrets : la forêt est parsemée de débris de de plateaux et de plomb. Des ball-traps temporaires y sont régulièrement organisés. Mais, dans la majorité des cas, les déchets générés par l’activité ne sont pas ramassés.
Enfin, les émissions sonores générées par les ball-traps affectent grandement le cadre de vie. C’est le cas par exemple du stand de tir de Pisieu. Celui-ci est ouvert 4 jours par semaine de 10h à 18h. En moyenne, les habitants entendent 4000 détonations par jour.
Le manque d’encadrement juridique
La réglementation actuelle ne permet pas de prévenir et limiter de manière satisfaisante les impacts associés aux stands de tir. Ces installations, malgré les nombreuses nuisances qu’elles génèrent, ne relèvent pas de la nomenclature des installations classées. Celles-ci sont seulement autorisées en tant qu’établissement recevant du public, voire homologuées dans certains cas.
Le ball-trap devrait, au regard de ses émissions sonores, être soumis à autorisation. Toutefois, il semblerait que les textes d’application des dispositions législatives du code de l’environnement prévoyant ce dispositif n’aient jamais été pris.
Par ailleurs, l’utilisation de la grenaille de plomb est uniquement interdite à moins de 100 mètres des zones humides.
Aussi, le cadre juridique actuel est clairement insuffisant pour répondre aux enjeux associés à l’activité des ball-traps. FNE souhaiterait qu’une réglementation spécifique soit élaborée, ou que cette activité soit soumise à la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement. Enfin, notre association appelle à interdire strictement l’usage des grenailles de plomb.
Publié par FNE Isère
Le Mercredi 03 janvier 2024
https://www.fne-aura.org/actualites/isere/les-stands-de-tir-des-installations-mal-reglementees-et-nefastes-pour-lenvironnement/
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