Les zones humides : des milieux essentiels, fragiles, mais protégés par les associations

La préservation des zones humides présente de forts enjeux , écologiques, mais également socio-économiques. Ces milieux permettent de limiter les effets du dérèglement climatique, notamment en prévenant ou limitant le risque d’inondation.  Elles ont fait l’objet d’une convention internationale, la Convention de Ramsar, et bénéficient depuis 1995 d’un plan d’action national dédié (4ème plan d’action milieux humides 2022-2026). Pourtant leur dégradation peine à s’enrayer : selon la dernière évaluation de la directive européenne Habitats-Faune-Flore pour la période 2013-2018, seuls 6% des habitats humides sont à ce jour en bon état de conservation.

Zone humides : des milieux précieux mais menacés

Les zones humides sont des zones caractérisées par la présence temporaire ou permanente d’eau, en surface ou non. Elles peuvent prendre différentes formes: tourbières, marais, forêts alluviales, prairies inondées ou encore mangroves. Les zones humides sont de formidables réservoirs de biodiversité. A l’échelle mondiale, 50 % des oiseaux dépendent des zones humides. En France, 30 % des espèces végétales remarquables et menacées sont inféodées aux zones humides. Elles contribuent également à atténuer et lutter contre les effets du changement climatique. Les zones humides sont des puits de carbone. La tourbière est l’écosystème terrestre le plus riche en carbone. Les zones humides agissent comme des éponges. Elles absorbent le trop plein d’eau en période de fortes précipitations, puis restituent cette eau en période de sécheresse.  Elles permettent également de purifier les eaux  et constituent des îlots de fraîcheur en milieu urbain.

Malgré ses nombreux services rendus, ces milieux sont fréquemment dégradés, principalement par les activités humaines. Au premier rang de ces activités, l’urbanisation et l’artificialisation des sols  mais aussi l’intensification de l’agriculture et l’aménagement des cours d’eau. 50 % des surfaces des zones humides ont disparu en France entre 1960 et 1990 et leur état s’est beaucoup dégradé. Il est donc primordial de les préserver, de les restaurer, mais également de les faire connaître.

Un exemple de remise en état rapide de zone humide  dans le nord Isère

Le 30 Août 2024, une sentinelle membre de l’association LO PARVI signale la dégradation d’une zone humide sur la plateforme Sentinelles de la Nature. Située en bordure d’une Zone Natura 2000 et d’une Znieff de type 1, la zone humide en question avait été remblayée par une entreprise de travaux publics avec l’accord du propriétaire du terrain.

Le maire de la commune de Bouvesse-Quirieu est intervenu auprès de l’entreprise et du propriétaire, pour tenter de faire cesser les travaux. Mais sans succès. L’association LO PARVI a donc contacté l’Office Français de la Biodiversité. Les services de la police de l’eau se sont rendus sur place le 31 août afin de constater les dégradations.

Dès le mois d’octobre, le site a été complètement dé-remblayé. La rapidité de cette remise a permis de limiter la dégradation des fonctionnalités de la zone humide. En effet, plus les remblaiements sont anciens, plus les atteintes causées au milieu sont irréversibles.  Cette remise en état rapide a été rendue possible grâce aux  efforts conjoints des différents acteurs, notamment LO PARVI.

Un exemple de création de mare dans l’agglomération grenobloise

Les nombreux services que rendent les zones humides sont le plus souvent méconnus, et les enjeux derrière leur préservation, sous-estimés. Mieux connaître ces environnements constitue un des axes majeurs de la nouvelle orientation de l’actuel Plan d’action sur les milieux humides (2022-2026). Ce dernier prévoyait notamment de cartographier l’ensemble des zones humides françaises d’ici la fin de cette année 2024. Plus que de mieux les connaître, il s’agit également  de partager ces connaissances.

Des initiatives locales contribuent à préserver mais aussi à sensibiliser le grand public sur le rôle de ces milieux. Ce fut le cas  du chantier collectif organisé pour la création d’une mare pédagogique en mars 2023 à Seyssinet-Pariset.

Cette initiative a été réalisée dans le cadre du budget participatif de l’année 2022 par la commune de Seyssinet-Pariset, une initiative favorable répertoriée sur la plateforme Sentinelles de la Nature : https://sentinellesdelanature.fr/alerte/25744/. Dans une démarche de participation citoyenne, le chantier, ouvert à tous, a consisté en l’installation de  bâches, l’aménagement d’une spirale végétale et la matérialisation d’une haie sèche. Il a également été accompagné d’échanges autour des mares avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).

FNE a également créé une cartographie interactive et participative, permettant au grand public de répertorier les mares de notre territoire : https://www.mares-libellules.fr/.

Sensibiliser, identifier et restaurer les zones humides. Ce sont toutes ces actions, individuelles ou collectives, qui permettent de protéger ces milieux naturels exceptionnels.