L’hermine, le caméléon des montagnes
Animal de la famille des mustélidés, l’hermine est un animal très actif et très joueur que l’on confond souvent avec la belette. Qui est donc cet animal que l’on chassait auparavant pour sa fourrure et quelles sont les menaces qui pèsent sur lui aujourd’hui ? Découvrez sa biographie et les moyens pour favoriser sa conservation.
Blanche ou brune selon la saison
L’hermine est un petit animal connu pour sa capacité à changer de couleur selon la saison. Généralement blanche en hiver, elle possède un pelage brun à roux en été sur le dessus de son corps, et blanc sur le dessous. Le bout de sa queue garde un pinceau noir quelle que soit la saison ! Bien que toutes les hermines ne changent pas forcément de couleur, dû à différents facteurs tels que l’hérédité, l’altitude ou le gel, cette faculté servirait à se cacher de ses prédateurs dans la neige.
Animal qui sort la nuit l’hiver et le jour l’été, elle n’est pas très difficile sur le choix de son domicile ! Elle affectionne les éboulis et les tas de pierres, mais on peut la retrouver dans des milieux variés : berges, montagnes, prairies, milieux ouverts, etc. Elle profite d’ailleurs des tas de pierres, de bois ou des terriers de ses proies pour donner naissance à ses 4 ou 5 petits après la période de reproduction en avril ou mai.
On la trouve davantage en montagne où les activités humaines se font moins sentir. C’est pourquoi elle est présente dans une bonne partie du département de l’Isère. Les données indiquent qu’elle habite essentiellement en-dessous de 1100 m d’altitude, mais on l’a observée à plus de 3000 m au Mont Buet en Haute-Savoie !
Sources et crédits carte : Atlas des mammifères de Rhône-Alpes – LPO AURA et FNE AURA
Une fois adulte, l’hermine mesure entre 17 à 33 cm de long. Elle a une espérance de vie d’un an à un an et demi en moyenne et peut vivre jusqu’à 7 ans. Sa petite taille ne lui empêche pas d’être une bonne marcheuse, puisqu’elle peut couvrir un territoire d’une vingtaine d’hectares environ et parcourt jusqu’à 15km par nuit. Son corps allongé est particulièrement adapté pour chasser des petits rongeurs tels que le campagnol ou bien l’écureuil. Elle peut aussi chasser des proies diverses comme le lapin, les oiseaux, les lézards, les serpents ou les vers de terre. Mais en attendant de manger les réserves de rongeurs qu’elle a cachées pour survivre à l’hiver, elle consomme même des fruits pour ses repas !
Lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=ahfzOaP7sD0
Quelles différences entre l’hermine et la belette ?
Les deux espèces se ressemblent beaucoup, il n’est donc pas rare de confondre ces deux petits animaux. En revanche, si vous souhaitez être au point sur leurs différences lors de prochaines sorties natures, notez que la belette est beaucoup plus petite que l’hermine. La belette est en effet le plus petit carnivore d’Europe avec un corps d’une vingtaine de centimètres de long. De plus, la queue de la belette est uniformément brune, tandis que celle de l’hermine se termine par un pinceau noir. Enfin, nous pouvons souligner que les pattes de l’hermine sont entièrement blanches alors que la belette possède du pelage brun sur le dessus.
Crédits photos : Belette d'Europe - CC BY-SA 2.0 Keven Law
Illustration : hermine avec son pelage estival - Kévin Clément
Menaces et conservation
L’hermine a très longtemps été chassée pour sa fourrure mais ce n’est aujourd’hui plus le cas. L’animal est classé espèce gibier chassable depuis 2012, mais la pratique de la chasse sur l’hermine est peu répandue de par son caractère peu nuisible et par l’aide précieuse qu’elle apporte à l’agriculteur. En effet, l’hermine va chasser beaucoup de campagnols !
En revanche, selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), bien que l’espèce soit largement répartie, sa population régresse tout de même. Cette régression n’est malheureusement pas due aux nombreux prédateurs qui s’attaquent à l’hermine, comme la chouette, les rapaces, le renard, ou encore les chats, mais cette menace pesante est due à l’homme.
Illustration : hermine avec son pelage hivernal - Kévin Clément
Effectivement, la modification des milieux de plaine, comme les changements de paysages, le trafic routier, la monoculture, ou encore la lutte chimique contre les rats et autres rongeurs constituent une menace à son habitat naturel, nuisant à son alimentation et à sa reproduction. Ainsi, afin de protéger l’hermine de la présence humaine omniprésente, il est nécessaire de maintenir et restaurer différentes haies, murets, pierriers, tas de bois ou tout type de zones permettant à l’hermine de vivre et de se reproduire.
Publié par FNE Isère
Le Mardi 30 novembre 2021
https://www.fne-aura.org/actualites/isere/lhermine-le-cameleon-des-montagnes/
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