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Visite de nos terrains en Isère rhodanienne

Le 16 juin 2020, un petit groupe de FNE Isère a visité des parcelles appartenant à l’association dans le secteur de l’Isère rhodanienne, dans les environs de Salaise sur Sanne. Une belle journée de découverte et d’échanges sur la gestion des espaces naturels.

Mercredi 01 juillet 2020 Gestion d'espaces naturels

Retour aux sources et préfiguration de l’avenir

Protéger des espaces naturels via la prise en propriété et la gestion est une démarche inscrite dans les gènes de la FRAPNA, dès sa création. C’est dans cet esprit que la FRAPNA avait contribué en 1985 à la création du Conservatoire d’Espaces Naturels (CEN) de l’Isère. Voilà pourquoi nous sommes propriétaires, seuls ou en indivision, de petites parcelles sans aucune valeur marchande mais à fort intérêt environnemental.

Louer ou acheter des terres pour préserver et cultiver la biodiversité est une idée ancienne… plus que jamais d’actualité car nous voyons bien aujourd’hui que la question foncière est cruciale dès que l’on cherche comment protéger les zones humides, restaurer des prairies sèches, planter des haies, créer des réserves de faune. L’acquisition de terrains ou la prise en gestion avec des baux de longue durée reste un moyen d’action pertinent pour notre fédération. La propriété ne sera jamais une fin en soi, mais seulement un levier au service de notre vocation associative.

Mare, flaque, carrière et talus

Guidés par Denis Deloche, administrateur de FNE Isère et président de l’association Nature Vivante, nous avons arpenté et observé une diversité de milieux, et rencontré ainsi plusieurs modes de « gestion » des espaces.

Acquise grâce à une souscription en 1993 et 1994, située à Salaise sur Sanne, la mare FRAPNA est une dépression d’environ 5000 m2 sur une parcelle d’un hectare. La mare est le plus souvent sans eau de surface, occupée par une roselière dense, bordée par un bois de chênes et des champs cultivés. L’accès y est protégé par des taillis et petits ronciers, les interventions humaines sont quasi inexistantes et se résument à se frayer une trace éphémère pour accéder au bord de la zone humide et l’observer. Le lieu est méconnu, c’est très bien ainsi. La mare est à proximité d’une autre zone humide, plus grande, le lac Jacob, tous deux étant intégrés dans l’ENS du « lac Jacob et du petit lac ».

Crédits photo : Francis Odier

La « flaque d’Assieu », située à Ville sous Anjou, est une cuvette d’environ 2 hectares, vestige glaciaire, site d’escale et de repos pour les oiseaux migrateurs. Les années pluvieuses, toute sa surface est inondée. Nature Vivante intervient régulièrement, avec des chantiers collectifs, pour conserver l’aspect prairial d’une parcelle attenante (propriété FNE). L’objectif est de maintenir une bonne visibilité vue du ciel en laissant un milieu ouvert et donc l’attractivité pour les oiseaux.

 

Crédits photo : Nature Vivante

Sur la commune de Ville-sous-Anjou, dans un vallon boisé d’origine glaciaire, jonché de galets roulés (les glaciers allaient jusqu’au Rhône), la FRAPNA a acquis à la fin des années 80 une ancienne carrière de molasse propice pour les chauves-souris de passage ou en hibernation : la carrière de la Vesciat. Les colonies de Grand Murins ont disparu, sans doute en raison du dérangement et de la fermeture des prairies alentours, mais quelques individus profitent encore parfois de ce refuge. Pour les attirer, des petits trous ont été percés dans les parois et quelques briques disposées ici ou là. Le 16 juin, 2 oreillards (sp) étaient présents dans un trou aménagé spécialement pour eux ! Depuis, les années 2000, un couple de Hibou Grand-duc, niche à proximité. Le site est géré par le CEN Isère. L’accès est fermé pour éviter le dérangement de ces espèces sensibles. Le suivi des populations de chauves-souris est assuré par l’association Nature Vivante.

Carrière de la Vesciat - Crédits photo : CEN Isère - M. Juton

Crédits photo : F. Odier

Le talus de Saint-Prim, 10 à 20 mètres de large sur 300 mètres de long, sépare des zones de grande culture. La végétation y est foisonnante, refuge pour la flore et la faune au milieu de parcelles exploitées en agriculture conventionnelle. La « gestion » du talus consiste principalement à y percer, tous les 3 ou 4 ans, des couloirs, mini clairières ou corridors qui créent des situations de lisière favorable à la diversification de la flore.

Gérer ou laisser faire ?

Au fil des visites, à la vitesse de naturalistes curieux, des discussions sont nées sur la gestion des espaces, et donc sur la notion même de nature. Ce qui apparaît au premier abord comme naturel est en fait le résultat d’interactions entre le milieu et ses habitants, permanents ou de passage, comme les humains. Le mot de nature est commode, rassurant, mais aussi simpliste. Gérer ou laisser faire ? Il n’y a pas de jugement de valeur à poser, mais une exigence de lucidité sur nos objectifs et sur les conséquences de nos actes, volontaires ou non.

Savoir ce que l’on veut et comment l’obtenir : pour la nature et l’environnement, la délibération s’impose, comme en politique, pour faire société. Certains proposent d’octroyer des droits aux milieux vivants et aux non-humains pour sortir enfin de l’anthropocentrisme. C’est à discuter. En revanche, ce qui paraît sûr, est que la démocratie doit progresser et son champ élargi, approfondi, sur le devenir des biens communs que sont les espaces naturels et la biodiversité.

Pour en savoir plus :

Publié par FNE Isère

Le Mercredi 01 juillet 2020

https://www.fne-aura.org/actualites/isere/visite-de-nos-terrains-en-isere-rhodanienne/

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