Nanoparticules : danger ?
Il y a quelques semaines, FNE Loire organisait avec la Maison de l’Université de Saint-Etienne une soirée sur les nanoparticules. Avec une taille d’un milliardième de mètre, les nanoparticules acquièrent des propriétés physiques, chimiques, voire biologiques, très particulières. À masse égale, la réactivité devient énorme. Ces propriétés permettent de créer des matériaux et des médicaments innovants. Mais les particules nanométriques pénètrent aussi dans notre alimentation, l’eau, l’air, les sols, dans nos corps... Est-ce sans danger ? Où en sont les connaissances sur le sujet ?
Où se trouvent les nanoparticules dans notre vie quotidienne ?
Partout. Tout d’abord dans les aliments que nous avalons :
– E171, le dioxyde de titane rend les aliments plus attrayants,
– E559, le silicate aluminium évite les grumeaux,
– E172, l’oxyde de fer rend l’éclat aux aliments…
On les retrouve aussi dans les emballages pour les rendre plus performants. Les cosmétiques en contiennent beaucoup, notamment du dioxyde de titane dans les crèmes solaires. Dans les peintures, elles apportent plus de fluidité. Le noir de carbone rend les gommes des pneus plus résistantes tout en gardant leurs propriétés d’adhérence. Les nanoparticules d’aluminium boostent la réaction immunitaire dans les vaccins. La nanoélectronique est omniprésente dans nos téléphones portables.
Les apports
Ces nanoparticules sont à l’origine d’avancées techniques importantes :
– dépollution des eaux :
→ les nanoparticules de fer métal qui dégradent les polluants organiques,
→ les nanoparticules de magnétite qui adsorbent l’arsenic des puits contaminé,
– dans les emballages :
→ le dioxyde de titane préserve des UV les aliments,
→ le nano-or sert de mouchards de la chaîne du froid,
→ le nano-argent est anti-bactérien…
Certaines nanoparticules livrent les médicaments au niveau des cellules cibles.
Elles permettent de créer des matériaux très résistants, comme les nanostructures de carbone.
Mais où vont-elles ?
Tout d’abord dans l’environnement et au final dans l’eau, car elles sont trop petites pour être filtrées. Presque toutes les nanoparticules de dioxyde de titane de nos crèmes solaires finissent dans l’eau.
La question du coût environnemental des nanoparticules
10 mg/litre de dioxyde de titane provoque des lésions cellulaires sur les micro-organismes aquatiques. Ces particules ont été retrouvées dans les cerveaux des truites. 10 000 tonnes de nanoparticules de dioxyde de titane sont produites annuellement, en augmentation perpétuelle.
Les nanoparticules d’ion argent utilisées en cosmétique et comme antibactérien, détruisent les bactéries à partir d’1 mg/litre.
Les nanoparticules sont les éléments de progrès technologiques incontestables, mais sont peut-être une bombe à retardement environnementale et sanitaire. Ne devrait-on pas tourner sa langue 1 milliard de fois avant le lâcher une nouvelle création ?
Crédit photo de l’en-tête : © Pixabay
Quel est l’impact chez l’homme ?
Du fait de leur taille extrêmement petite, les nanoparticules franchissent les barrières cutanées, pulmonaires et digestives à raison d’environ 1 %. Elles se retrouvent dans le sang et se concentrent dans certains organes.
Le franchissement de la barrière du cerveau est encore débattu. Les études les plus récentes sur la souris avec un apport journalier en nanoparticules de dioxyde de titane comparable proportionnellement à ce que l’homme ingère objectivent nettement des lésions cellulaires sur de multiples organes.