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Objectif zéro artificialisation nette : FNE Loire circonspecte

Le plan biodiversité du gouvernement du 4 juillet 2018 porte en son cœur l'ambition d'un objectif « zéro artificialisation nette ». En clair, une non-augmentation de la bétonisation des sols. Le 29 juillet 2019, une instruction en précise la mise en place auprès des services préfectoraux. Que se cache-t-il concrètement derrière cet objectif ?

Le problème de l’artificialisation en France

En détruisant les habitats naturels de la faune sauvage et les continuités écologiques, l’artificialisation participe activement au déclin de la biodiversité. Elle entraîne aussi une perte de productivité agricole et diminue nos capacités de résilience face au risque d’inondation et au changement climatique. Sans parler de son impact sur notre économie… L’artificialisation des terres augmente les besoins en services de transports et en réseaux. Les centre-villes se paupérisent, conduisant à leur abandon.

Il pourrait y avoir un semblant de justification à cette bétonisation à outrance si encore elle était nécessaire. Mettons quelques chiffres en perspective. L’artificialisation des sols a dévoré 4 à 5 terrains de football chaque heure entre 2006 et 2016. Quatre communes sur dix ont artificialisé leurs sols alors que leur population décroît et que le nombre de logements vacants augmente. Globalement, l’artificialisation a augmenté trois fois plus vite que la population sur cette période.

Les moyens de lutte proposés par l’État

Le gouvernement invite à favoriser la densification des nouvelles constructions. Sur leurs documents d’urbanisme, les communes peuvent fixer des densités de construction minimales.

Le gouvernement prévoit également de conditionner ses politiques de soutien au logement neuf dans les zones déjà artificialisées. Il invite aussi les services préfectoraux à mettre en place des opérations de renaturalisation, tout en encourageant les actions compensatoires pour un bilan « vertueux ».

Des approches bienvenues, mais des limites importantes

La renaturalisation des terres artificialisées est un processus à la fois complexe et coûteux. La déconstruction, la dépollution, la désimperméabilisation et la reconstruction des sols restent des démarches délicates. Elles peuvent coûter jusqu’à 400 € par m², de quoi rendre les communes frileuses.

Pour FNE Loire, ces actions compensatoires sont critiquables. D’une part, elles sont difficiles à suivre sur le long terme. D’autre part, la possibilité d’une compensation externe implique que la destruction de milieux naturels est « rachetable ». Cela amène à monétariser et réifier les zones naturelles et la faune et la flore qui les composent.

Surtout, ces instructions interviennent après un an de silence depuis le plan biodiversité. Elles ne constituent qu’une simple orientation. L’objectif « zéro artificialisation nette » n’est pas envisagé comme contraignant. Ce n’est qu’une tendance souhaitée par le gouvernement. Cela laisse présager un certain laxisme dans son application. Le courage politique aurait été d’établir une feuille de route pour atteindre cet objectif et la fin de l’artificialisation nette sur le sol français à une date butoir précise.

En savoir plus

Crédit photo de l’en-tête : © Pixabay

Publié par FNE Loire

https://www.fne-aura.org/actualites/loire/objectif-zero-artificialisation-nette-fne-loire-circonspecte/

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