Un projet pour redonner vie aux tourbières foréziennes
Dans le Haut-Forez, les tourbières se meurent, emportant avec elles plusieurs espèces emblématiques. Face à ce constat, FNE Loire a pris les devants. Un projet de restauration a été lancé pour reconstituer ces milieux fragiles et préserver leurs résidents ailés. Parmi les victimes, la discrète Cordulie arctique, une libellule rare et menacée.
Premiers pas sur un territoire encore méconnu
L’urgence de la situation a éclaté au grand jour ces trois dernières années. Du fait de l’exploitation humaine passée et des changements climatiques, les tourbières sont de plus en plus menacées.
Ces zones humides à enjeu, constituées de tourbe, représentent un véritable stock de carbone. Le projet, coordonné par FNE Loire, consiste en la restauration de ces écosystèmes fragiles, essentiels à l’équilibre écologique. Le secteur ciblé pour cette opération était jusqu’alors méconnu.
Sur la tourbière du Puy de Vérines, des travaux ont été menés afin de rouvrir et maintenir des milieux favorables à plusieurs espèces menacées. La Cordulie arctique, première dans le viseur, est une libellule inféodée aux tourbières. Aujourd’hui classée en « danger critique d’extinction » dans le département de la Loire, le chantier prévoit d’anticiper le déclin de son habitat.
Somatochlora artica, ou Cordulie arctique, est adepte des massifs montagneux et des petites dépressions humides. Strictement inféodée aux tourbières, elle est aujourd’hui menacée est classée en « danger critique d’extinction » dans le département de la Loire. Crédit : Kévin MLH - FNE Loire ©
Les bénévoles à l’ouvrage
Début novembre, une dizaine de bénévoles ont lancé les premières actions. Elles portaient à améliorer la qualité des plans d’eau, essentiels à la reproduction des Odonates (libellules et demoiselles). Au programme ; réouverture de mares tourbeuses asphyxiées par la végétation ; recreusement de celles asséchées et coupes des ligneux refermant le milieu (bouleaux et pins sylvestres).
Une semaine est passée avant la deuxième sortie sur le terrain, afin de laisser le temps aux larves et autres micro-organismes de retourner à l’eau. Au retour de l’équipe, il ne restait plus qu’à exporter les rémanents pour éviter d’enrichir le sol. Un travail manuel, à l’aide de râteaux, pelles et autres outils légers, a été favorisé pour ne pas endommager les lieux. Les résidus de coupes ont servi à aménager des hibernacula. Dans le même dessein que les célèbres hôtels à insectes, il s’agit de refuges offrant un lieu d’hivernage pour les reptiles et amphibiens.
La tourbière envahie par la végétation, avant les travaux et la tourbière restaurée, après les travaux, prête à accueillir à nouveau la biodiversité. Crédit : Kévin MLH - FNE Loire ©
L’avenir des lieux entre les mains de la nature
Il n’y a plus qu’à patienter en laissant la nature faire son travail. Cette initiative de restauration va au-delà de la simple conservation d’une espèce. Elle s’inscrit dans une démarche de préservation des milieux humides, réservoirs de biodiversité et régulateurs écologique primordiaux. L’an prochain, quand les travaux auront porté leurs fruits, un tout autre paysage sera à découvrir, et la jolie Cordulie arctique, ainsi que ses cousines demoiselles et libellules, auront repris leurs marques.
L'équipe de bénévoles, outils en main et sourire aux lèvres, à la fin de la première journée de chantier dans la tourbière du Puy de Vérines. Crédit : Kévin MLH - FNE Loire ©
Publié par FNE Loire
Le Jeudi 05 décembre 2024
https://www.fne-aura.org/actualites/loire/un-projet-pour-redonner-vie-aux-tourbieres-foreziennes/
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