Le lac du Bourget
Un nouveau souffle
Un lac naturel
Le lac du Bourget prend sa source sur les contreforts des montagnes alentours. 1000km de rivières alimentent le plus grand lac glacière naturel de France (4450ha) pour cheminer vers le Rhône par son exutoire le canal de Savières. Un lac est soumis naturellement à une variation du niveau d’eau (marnage). Il se nuance au fil des saisons, au gré des épisodes météorologiques et de la fluctuation des débits des rivières qui l’alimentent. De plus, le niveau du Rhône régule celui du lac par l’aval au niveau du canal. La biodiversité est adaptée à ces variations et certaines espèces ont besoin d’épisodes d’assec ou de hautes eaux pour effectuer leur cycle de vie et se développer pleinement.
Bassin versant du lac du Bourget (source : CISALB)
Un lac anthropisé
Dans les années 1980, l’aménagement hydroélectrique du Haut-Rhône au niveau de Belley-Savières met à mal le fonctionnement hydrologique du lac. La construction des barrages amène une baisse globale du niveau du canal et du lac. La CNR construit un troisième barrage pour réguler et maintenir artificiellement leurs niveaux d’eau. Depuis 1985, le niveau d’eau ne descend plus au-dessous d’une certaine côte soit 231,77m en été et 231,47m le reste de l’année afin de conserver les accès aux ports et aux plages. Le faible marnage impacte l’écosystème des roselières : zone de nidification, de protection, système d’épuration naturel, etc. En cinquante ans la moitié de leur surface a disparu (31ha) avec une érosion marquée sur la zone de marnage artificielle de 30cm.
Communication du CISALB sur l’opération de baisse du niveau du lac (photo : FNE73)
Une gestion différenciée en faveur de la biodiversité
Le CISALB procède à une baisse exceptionnelle du niveau du lac tous les 4 ans depuis 2017. Elle s’accompagne de restriction d’usages : plongeons interdits et navigation restreinte. Cette opération se déroule en 3 étapes :
• baisse progressive du niveau du lac en septembre de 70 cm par rapport à la côte estivale ;
• maintien des berges exondées en octobre ;
• remonté progressive du niveau en novembre de 30 cm à la côte hivernale.
En parallèle un suivi scientifique évalue les gains écologiques. En 2017, l’exondation sur 18ha a permis d’augmenter de 12% la surface de roselière de la baie de Mémard et d’observer 9 nouvelles espèces d’oiseaux avec des effectifs multipliés par 10.
Graphique montrant la variation des côtes du niveau du lac lors de la baisse exceptionnelle (Source : CISALB)<br />
FNE Savoie soutient la reconquête du lac
Le CISALB engage des actions fortes de restauration du lac et ses roselières. Elle favorise la minéralisation des sédiments exondés et le développement des roselières. Le gain écologique attendu sur le long terme est la diversification de la biodiversité, la création d’une zone tampon pour limiter les risques d’érosion et améliorer l’épuration naturelle. Retrouvez en 2022 les résultats du suivi scientifique sur le site du CISALB.
Plage municipale du Bourget-du-Lac, la zone rouge est recouverte d’eau habituellement (photo : FNE73)
Publié par FNE Savoie
Le Jeudi 09 décembre 2021
https://www.fne-aura.org/actualites/savoie/le-lac-du-bourget/
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