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L’eau de Chambéry victime des polluants éternels ?

Une enquête du journal le Monde de dimanche 26 février est titrée Rumilly, la « ville Tefal » face à sa pollution. Avec des problèmes sur la consommation de l'eau.

Mercredi 01 mars 2023 Eau

Ce lien en accès libre, même aux non abonnés en ligne du quotidien, donne toutes les informations sur la question et on y trouve une carte où sont répertoriés les sites touchés par les polluants éternels (PFAS) révélés par le « forever pollution project ». En pointant sur la carte numérique on trouve le Puits Pasteur à Chambéry (choisir la carte de BFM TV Pfas, plus lisible) où les concentrations de polluants des eaux souterraines (prélèvement datant de 2010) sont conséquents. L’agglomération de Chambéry étant alimentée en eau potable par la nappe phréatique, FNE Savoie rend public ce dossier. La chargée de ressource en eau et environnement de Grand Chambéry explique que la recherche de ce type de polluants n’avait jamais été mentionnée dans la loi sur l’eau avant 2020 et qu’aucun historique n’existe sur la concentration passée de ces polluants dans l’eau.

Les PFAS (composés per-et polyfluoroalkylés), dits polluants éternels, on les trouve un peu partout. Les autorités publiques et sanitaires, européennes, comme françaises et régionales, commencent sérieusement à se pencher sur la question (voir les liens à la fin de l’article).

Le prélèvement identifié comme datant de 2010 sur un échantillon d’eau souterraine au puits Pasteur à Chambéry, doit nous interroger. En effet avec 97ng/l, le site échappe de justesse à la classification « hotspot », le seuil étant actuellement de 100ng/l. Au-delà de ce chiffre, les experts jugent qu’il peut y avoir des impacts sur la santé humaine. En 2010 on n’y était pas loin, et on ne sait, aujourd’hui quelle est la concentration de PFAS.

Le service des eaux de Grand Chambéry pôle EQSP (Environnement, Qualité, Sécurité et Prospective) contacté par FNE Savoie, se conformant aux nouvelles données législatives (voir lien en bas d’article) annonce qu’à partir de mai 2023, tous les trois mois, l’eau des puits Pasteur, des Iles, Joppet et Saint-Jean de la Porte, dont elle a la compétence, sera analysée. Les résultats seront rendus publics s’il y a contamination avérée des puits.

A vrai dire la question est complexe, certains PFAS sont jugés plus dangereux que d’autres. Les résultats d’analyse de 2010 au puits Pasteur, 97ng/l au total, faisaient état d’une répartition de la concentration de l’ordre de 18,9 ng /l pour les PFOS et de 18,1 ng/l pour les PFHxs, ces deux polluants étant considérés comme les plus préoccupants. Restaient les PFHxa (19,9 ng/l), et 40,8 ng/l pour les autres polluants, non précisés.

D’autres questions vertigineuses se posent. D’où provient cette pollution ? D’une unité industrielle et laquelle, d’autres sites sont-ils touchés en Savoie, et à quel niveau ?
Les prélèvements ayant été, partout, aléatoires et non systématisés, le flou est général. Il est acquis cependant en cliquant sur la carte que certains cours d’eau savoyards sont pollués, mais de façon moindre. Le Fier à Motz (13ng/litre), l’Isère à Seez, (14 ng/l), ainsi que le Sierroz (15ng/l) à Aix-les-Bains. Ce cours d’eau se jetant dans le lac du Bourget, pas très éloigné du captage d’eau potable de Mémard, on peut aussi se poser de légitimes questions.

Cette pollution qui concerne non seulement la France, mais l’Europe, n’est pas loin de rappeler celle des PCB, polluants issus des anciens transformateurs électriques, qui avaient créé il y a quelques années des problèmes sur le lac du Bourget, le lavaret, poisson emblématique ayant été ponctuellement interdit à la consommation, quand l’omble chevalier l’est toujours.

 

(c) Photo de Silvan Schuppisser on Unsplash

Publié par FNE Savoie

Le Mercredi 01 mars 2023

https://www.fne-aura.org/actualites/savoie/leau-de-chambery-victime-des-polluants-eternels/

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