MERCOSUR, un accord contre Nature
Il y aurait tant à dire sur l'agriculture, et sans rappeler à nouveau nos actions pour la défense du foncier agricole, notamment à Savoie Technolac, nous allons nous limiter à deux sujets inspirants, actuellement dans l'actualité. L'un dont tout le monde (ou presque) parle au niveau européen, et un autre beaucoup plus confidentiel, mais porteur d'espoir en regard de nos préoccupations pour préserver la vie sauvage : – Le Mercosur – Les Paysans de Nature
Le Mercosur
L’accord visant à faciliter l’importation de produits agricoles…
(viande, sucre, riz, miel, soja…), en échange de vins, produits manufacturés tels que voitures, produits chimiques… (avec Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay et Bolivie), vient d’être signé de manière formelle en Uruguay par Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne – contre l’avis de la France, de l’Italie et de la Pologne – . Les échanges commerciaux engagés se feront au détriment des agriculteurs européens qui doivent respecter un certain nombre de normes, notamment dans le domaine environnemental, et au profit de transports toujours plus intenses à travers les mers, les airs et sur les routes. Dans le vertige de la mondialisation et du changement climatique, les agriculteurs les plus modestes seront les plus touchés.
Même si l’on sait que son application ne sera pas immédiate, le Mercosur s’ajoutant aux autres accords signés avec d’autres pays, amène encore plus de concurrence pour l’agriculture française.
Les agriculteurs français, sont mobilisés contre cet accord.
Nous sommes solidaires, d’abord contre le Mercosur et l’intensification d’accords commerciaux se faisant au détriment de notre sécurité alimentaire, ensuite pour la liberté d’expression.
Cependant, la manifestation organisée le 5 décembre à Paris a abouti à l’arrestation d’un maraîcher savoyard, porte-parole de la Confédération Paysanne au niveau régional.
Une manifestation de soutien a eu lieu samedi 7 décembre devant le Palais de justice de Chambéry.
Militant pour un autre modèle agricole, où l’agro-écologie est l’objectif…
FNE se trouve souvent au côté des agriculteurs à l’occasion de différentes prises de positions ou manifestations, et nous faisons bien la distinction entre les différents modes de production et leurs conséquences environnementales.
Nous regrettons que le dialogue soit parfois rompu car au final notre objectif commun est que tous les habitants de la planète puissent se nourrir durablement, sans gaspillage, et que les agriculteurs puissent vivre de leur travail sans dépendre de grosses structures productivistes et spéculatives. Oui, mais voilà, se nourrir pas n’importe comment et pas à n’importe quel prix pour la nature (faune et flore sauvage) et l’environnement (eau, air, sol, énergie, transport…), et en regard du bien être animal !
« L’agriculture est la première cause de déclin de la biodiversité dans l’Union Européenne. Vous avez bien lu : la première cause de déclin de la biodiversité. Dans le monde, 80 % des stocks de poissons commerciaux sont soit surexploités, soit pleinement exploités. En France, une pomme conventionnelle reçoit en moyenne 36 traitements aux pesticides. La sur-concentration d’élevages de porcs produit des algues vertes mortelles sur le littoral français. Des coquilles Saint-Jacques de Côte d’armor sont envoyées en Chine pour être lavées avant de revenir dans nos cuisines. Du E171, nanoparticule suspectée d’être cancérigène, est injectée dans des bonbons pour… qu’ils ne se décolorent pas ». (FNE Mission alimentation. 3 septembre 2019)
Paysans de Nature
Et voilà qu’au milieu de ce tourbillon international, des alternatives se lèvent et commencent à s’organiser. Ainsi en est-il du réseau « Paysans de Nature » qui donne du sens aux agriculteurs cherchant à travailler tout en entretenant et même favorisant un rapport équilibré entre production et vie sauvage. On atterrit avec enthousiasme dans le monde du vivant !
Cela a commencé en Vendée, dans le marais breton, par le souhait d’un groupe d’ornithologues de la LPO de faire une agriculture productive préservant la biodiversité.
Il s’agit de travailler à l’échelle de petits territoire en réduisant la mécanisation.
Outils :
- Dialogue permanent avec la nature, inventaires naturalistes réguliers
- Animation foncière territoriale, mixage de compétences, convivialité
- Mobilisation financière
- Accueil de stagiaires dans les fermes
- Connexion avec la SAFER
- Commercialisation en circuits court
- …
Après une phase expérimentale, il est temps maintenant de chercher à reproduire les expériences, tout en s’adaptant aux différents territoires. Pour se faire, il est nécessaire d’être formés et accompagnés par les membres du réseau, en lien avec les agriculteurs locaux intéressés. C’est pourquoi une première réunion à laquelle nous avons participé, s’est déroulé en Combe de Savoie, pour voir quelles étaient les forces en présence et les motivations de chacun.
Affaire à suivre…
Partenaires potentiels participants à la réunion : CEN 73 et 38, LPO 73 et 38, plusieurs paysans installés ou en projet d’installation, Les Triandines, Terre solidaire, Com com Coeur de Savoie, OFB, prof/chercheuse + étudiants université Savoie Mont Blanc, ADABIO, FNE 73…
Publié par FNE Savoie
Le Jeudi 12 décembre 2024
https://www.fne-aura.org/actualites/savoie/mercosur-un-accord-contre-nature/
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