Ressource en eau : la situation se dégrade
S'il ne pleut pas de manière conséquente d'ici fin mars on pourrait s'orienter en 2023 vers une année de sécheresse remarquable. A partir d'avril la végétation croissante absorbe l'eau. Elle ne permet guère aux nappes phréatiques souterraines et aux sources de se recharger. D'où l'intérêt de gérer au mieux et au plus près la ressource, aux pouvoirs publics d'anticiper et de sensibiliser, aux gros utilisateurs d'eau agricoles et industriels ainsi qu'à nous tous de mettre en œuvre dès maintenant des pratiques de sobriété. Les feux sont à l'orange en Savoie et ils pourraient bien vite passer au rouge, car les quelques pluies prévues fin février seront loin d'être suffisantes.
« En 2022 , le cumul des précipitations a été en déficit en Savoie de 25%. Cela veut dire qu’il y a plus de trois mois de pluies manquantes » relate Sophie Tessier, responsable adjointe de Météo France Alpes du Nord. Les précipitations de fin d’année 2022 avaient un peu fait illusion. Mais depuis lors la situation recommence à se tendre. Au lundi 20 février le tableau était le suivant : « depuis septembre il est tombé 612 mm d’eau à Chambéry, c’est-à-dire juste la moyenne » calcule Sophie Tessier. « Mais en Maurienne, au Mont-Cenis, 237 mm contre 393 mm normalement, soit 40% de déficit ».
L’état d’humidité des sols quel est-il à l’heure actuelle ? Il était bon jusqu’à la fin janvier, mais Météo France qui peut sonder jusqu’à 2 mètres de profondeur constate un déficit moyen de 10% au 20 février. Rien d’alarmant certes mais les précipitations de fin février risquent de ne pas suffire. « Les prévisions à 15 jours ne montrent aucun signal de grosse perturbation » déplore Sophie Tessier.
Même constat inquiétant pour les eaux souterraines à la communauté d’agglomération Grand Chambéry. Cyrille Girel, responsable du pôle environnement, qualité, sécurité prospective à la direction de l’eau et l’assainissement constate : « après une fin d’année excédentaire, la situation s’est dégradée en janvier où il est tombé 72 mm de précipitations contre 127 mm en moyenne ». Et les trois premières semaines de février…0 mm !
« Tant pour les sources que pour les nappes phréatiques comme celles de Chambéry et celle de l’Isère, nous sommes en dessous des niveaux ».
Et guère d’espoir du côté de la moyenne montagne qui alimente (Bauges, Chartreuse) les bassins de vie Aix-Chambéry et au-delà, les plus peuplés du département : « en cumul, il n’y a eu en montagne que 50 centimètres de neige contre 2,50 mètres ordinairement.
Bref il y a péril en la demeure…
https://www.savoie.fr/upload/docs/application/pdf/2023-02/etat_des_ressources_souterraines___observatoire_savoyard_de_lenvironnement_-_16_fevrier_2023.pdf
http://propluvia.developpement-durable.gouv.fr/propluvia/faces/index.jsp
Publié par FNE Savoie
Le Mercredi 22 février 2023
https://www.fne-aura.org/actualites/savoie/ressource-en-eau-la-situation-se-degrade/
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