Sentinelles de la Nature : restons en veille !
Le réseau Sentinelles a reçu récemment plusieurs alertes sur des atteintes graves à l’environnement. Voici trois cas qui illustrent la diversité des situations. Les dégradations ne doivent pas rester sans réponses. Ne lâchons rien !
Abattage d’arbres à la ZAC Presqu’Ile (Grenoble)
Mai 2020, une entreprise de chantier abat deux platanes et une haie en pleine période de nidification (les hirondelles viennent d’arriver) sur le territoire de l’aménagement de la ZAC Presqu’île de Grenoble. L’étude d’impact (2011) indiquait pourtant que l’abattage ne pouvait être autorisé qu’en dehors de la période de mars à juillet. Les riverains sont d’autant plus choqués qu’il s’agit d’un « écoquartier » ayant reçu le label EcoCité.
Sollicitée, la direction de la SEM Innovia répond très rapidement et plaide la « précipitation de la reprise à l’issue de la période de confinement (…) Cette coupe aurait dû être réalisée effectivement au mois de février : les travaux d’abattage, initialement prévus en début d’année avaient été décalés, puis par suite arrêtés. Dans les conditions sanitaires actuelles, les prestataires maîtres d’œuvre se sont focalisés sur la sécurité des travaux, de leur coordination et ont omis la période de nidification. »
Au-delà de l’indignation, que faire dans un tel cas ? Persister dans la veille sur les opérations d’aménagement, renforcer nos actions de sensibilisation et d’éducation à l’environnement auprès des décideurs et aménageurs.
Pollution de l’eau à Jardin (agglomération de Vienne)
Avril 2020, le ruisseau Bérardier traversant la commune de Jardin est pollué par un déversement d’hydrocarbures provenant d’une cuve d’une société de transports. Les élus, la gendarmerie et les pompiers constatent les faits : des amas de vers de terre enchevêtrés de gammares, petits crustacés, jonchent le fond du cours d’eau ; les sols et la petite faune du ruisseau sont lourdement dégradés pour des années.
L’Office Français de la Biodiversité se rend sur place et établit un constat des faits. Les services de l’Etat adressent un courrier à l’entreprise pour lui demander de réparer sa cuve ou de la remplacer dans un délai de 6 mois.
FNE Isère est alerté par un Collectif local de Citoyens pour la Protection de la Nature de la Biodiversité et du Climat. Nos correspondants locaux signalent que la pollution intervient dans un secteur où de nombreux dysfonctionnements sont présents sur la gestion de l’installation et le réseau d’eau fluviale, ce qui a sans doute provoqué ou aggravé la pollution. Pour que les causes de l’accident soient établies, pour que les responsables soient sanctionnés et pour l’exemplarité vis-à-vis des exploitants d’installations pouvant avoir un impact sur l’environnement, FNE Isère a décidé de porter plainte contre la société responsable de la pollution.
Plateforme ULM à Saint-Hilaire du Rosier (communauté de communes de Saint-Marcellin Vercors Isère)
Fin février 2020, un collectif local, la Sourde Oreille, alerte sur l’implantation d’une plateforme ULM en zone agricole, sur une zone de protection écologique, sans aucune enquête sur les nuisances sonores, visuelles et écologiques. Suite à la mobilisation locale, le conseil municipal se positionne défavorablement à la plateforme. Le préfet abroge l’arrêté autorisant le renouvellement de la plateforme, mais les propriétaires de la parcelle contournent l’interdiction en déclarant une utilisation occasionnelle ! Affaire en cours.
Publié par FNE Isère
Le Mardi 02 juin 2020
https://www.fne-aura.org/actualites/isere/sentinelles-de-la-nature-restons-en-veille/
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