Les mouettes rieuses de la plaine du Forez
Chaque printemps, FNE Loire participe bénévolement à l'étude de la population de mouette rieuse. Le CNRS de Montpellier mène ce suivi, notamment à l'étang de la Ronze à Craintilleux et à l’Ecopôle du Forez. Le baguage des poussins permet de mieux comprendre le mode de vie de cet oiseau.
Qui est la mouette rieuse ?
Elle niche en colonies sur des îlots dans des étangs, des marais ou des lacs. Elle passe l’hiver dans des régions au climat doux. Fidèle à son site de nidification, elle revient chaque printemps dans notre région. Les étangs de la plaine du Forez constituent un lieu idéal pour sa reproduction.
40 ans d’étude
En 1976, Jean-Dominique Lebreton, alors maître de conférence à l’université de Lyon a initié ce suivi. Il est ensuite devenu directeur de recherche au CNRS à Montpellier. Ce sont maintenant des chercheurs de l’École Pratique des Hautes Études et du CNRS qui assurent cette étude. Ils œuvrent au sein du Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE) à Montpellier.
Ce suivi, jamais interrompu, constitue l’un des plus longs en France sur les oiseaux. Il repose sur des comptages de colonies et surtout sur le suivi des individus tout au long de leur vie.
Chaque printemps, le CEFE choisit les colonies où la reproduction a été bonne et bague les poussins avec un code unique. Ce baguage très encadré requiert des autorisations spécifiques du Museum National d’Histoire Naturelle. L’opération dure une trentaine de minutes seulement pour minimiser le dérangement des mouettes et des autres espèces.
La lecture des bagues sert à comprendre la survie des individus, leur dispersion et leur migration. De nombreuses bagues sont relues ailleurs en France, en Espagne, au Portugal, en Suisse, au Maroc et au Sénégal. Plus de 55 000 oiseaux ont ainsi été bagués depuis 1976 et ont donné lieu à plus de 9 000 ré-observations.
Évolution des effectifs
Dans les années 1990, la France totalisait 80 000 individus reproducteurs dont 14 000 dans la plaine du Forez, l’une des plus importantes zones de reproduction d’Europe de l’Ouest.
Ces chiffres ont fortement diminué ces dernières années dans la plaine du Forez. Des modifications dans les pratiques agricoles, dont dépendent les mouettes pour leur alimentation ou la fermeture des décharges à ciel ouvert peuvent expliquer cette évolution.
Évolution du nombre de colonies de mouettes rieuses entre 1976 et 2019 dans la plaine du Forez<br /> (source : https://data.oreme.org/bh_gull/graphs)
Évolution de la population de mouettes rieuses entre 1976 et 2019 dans la plaine du Forez <br /> (source : https://data.oreme.org/bh_gull/graphs)
L’intérêt d’une étude aussi longue, c’est de décrire les grands changements au niveau des écosystèmes. Souvent progressifs, lents, ils sont difficilement observables sur quelques années uniquement.
C’est aussi de suivre plusieurs générations, puisque les mouettes rieuses vivent plus d’une dizaine d’années. Enfin, le suivi des individus reste la seule méthode pour comprendre quels mécanismes entrent en jeu dans la réaction des populations aux changements globaux.
Suivre le travail du CNRS sur les mouettes rieuses
https://data.oreme.org/observation/ecopop
http://www.ecopoleduforez.fr/
Crédit photo de l’en-tête : © L. Mugnier
Publié par FNE Loire
https://www.fne-aura.org/actualites/loire/mouettes-rieuses-plaine-forez/
Partager