Renard roux, ou l’histoire vraie d’un animal accusé à tort
Martyrisé depuis des temps immémoriaux, le renard est victime d’une image diabolisée, basée sur des idées reçues infondées. Encore chassé en France, il est temps de redorer l’image de ce bel animal au rôle capital, tant pour les écosystèmes que pour l’être humain.
Maître renard chapardeur ?
Le renard peut parfois se servir dans un poulailler ou une poubelle. Mais cela reste anecdotique et parfaitement soluble. De nombreux moyens d’aménager son poulailler existent : grillages enterrés, cabanon nocturne pour les poules… Et placer ses déchets dans des poubelles hermétiques reste très simple.
Maître mordilleur ?
Le renard a une peur bleue des humains ! Les très rares mentions de morsures relèvent de contacts avec des animaux blessés, acculés ou qui protègent leurs petits. Le renard fuit également nos chats et nos chiens, parfois redoutables prédateurs pour les renardeaux.
Maître contagieux ?
– La rage : éradiquée de France depuis 2001, plus aucune espèce n’est aujourd’hui vectrice de la rage.
– L’échinococcose alvéolaire : cette maladie est provoquée par un ver qui transite des rongeurs jusqu’à l’Homme par l’intermédiaire de carnivores comme le renard ou le chien. Elle reste extrêmement rare, bien qu’à ne pas sous-estimer car potentiellement mortelle. On compte environ 18 cas par an en France, dont aucun dans la Loire.
Dans 90 % des cas, notre corps élimine de façon précoce le parasite. À cela s’ajoute le faible nombre de renards contaminés. Il faut savoir que le chien et, dans une moindre mesure, le chat le sont également. D’autre part, la régulation des populations de renards à des fins de contrôle des maladies est un non-sens. Plusieurs études prouvent que l’abattage massif de renards augmente la propagation de l’échinococcose.
Les seules actions efficaces passent par la prévention :
– vermifuger régulièrement ses animaux de compagnie,
– se laver fréquemment les mains,
– le parasite étant détruit dès 60°C, faire cuire au maximum les végétaux ramassés au niveau du sol (champignons, baies, plantes…).
– La maladie de Lyme : elle est transférée à l’Homme par l’intermédiaire des tiques. Les prédateurs, dont le renard, sont nos meilleurs alliés pour lutter contre cette maladie. Plusieurs études ont démontré que la prédation des rongeurs diminue le nombre de tiques infectées et donc le risque de transmission à l’Homme.
Maître régulateur ?
Le renard constitue une espèce clef de nombreux écosystèmes. Outre son rôle important d’équarrisseur naturel, le renard est connu pour disséminer les graines, par son régime omnivore. Par ailleurs, un seul individu est capable de consommer plus de 5 000 campagnols par an. Ce qui en fait un précieux allié des agriculteurs et des jardiniers !
Pour toutes ces raisons, repenser l’image que nous avons du renard est capital. Indispensable, le renard est pourtant toujours classé « nuisible » et donc chassé, sur la quasi-totalité du territoire français. À l’heure de la sixième extinction de masse, il est plus que temps d’apprendre à vivre avec la nature pour ce qu’elle est, et d’apprécier toutes ses richesses à leur juste valeur.
Crédit photo de l’en-tête : © Pixabay
Publié par FNE Loire
Le Jeudi 14 janvier 2021
https://www.fne-aura.org/actualites/loire/renard-roux-ou-l-histoire-vraie-dun-animal-accuse-a-tort/
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