inquiétudes pour l’environnement
Nous sommes inquiets de ce qui se passe au niveau du gouvernement et de l'Europe sous la pression de certains agriculteurs, une prise de conscience certes et ses limites...
Un moment de calme après la tempête agricole, suite à des promesses gouvernementales qui ne nous conviennent pas…..
Nous remercions en premier lieu ce mouvement agricole d’avoir vraiment remis en exergue cela -connu mais négligé depuis des années- : la nourriture a un coût réel qu’on ne reconnait même plus maintenant seulement lié au tryptique : finances/agroalimentaire/grande distribution/ et le producteur n’est pas suffisamment rémunéré. Mais les citoyens vont-ils changer leurs comportements, le COVID a montré les limites des convictions..
Il y a plusieurs types de revendications plus ou moins partagées entre des agriculteurs très différents.
La plus partagée est celle concernant des importations de produits alimentaires, comme les fruits et légumes, même de la viande que nous pouvons produire chez nous, obtenus ailleurs d’une façon inacceptableet faisant concurrence à nos propres produits.
D’autres revendications sont moins partagées : celles concernant un excès de normes.
Il y a 2 types de normes :
– celles imposées par le « managment » qui pèsent depuis les années 2000 dans beaucoup d’autres activités que l’agriculture (industrie, artisanat, santé etc..). D’autant qu’avec le développement numérique, elles deviennent encore plus contraignantes (véritables injonctions) et sources de mal être pour tous.
– celles qui ont une vocation environnementale, et sont le fruit d’un patient travail de nos institutions, et obtenues sur des bases scientifiques (dosages, débits, surfaces etc..). Nous saluons le travail de l’administration pour éviter les pollutions (trop de nitrates provenant de lisiers de gros élevages, trop de phytosanitaires qui ne « soignent » pas vraiment et détruisent la nature), pour économiser et partager l’eau, un travail de dentelle pour assurer un compromis entre usagers (depuis toujours, il y a des négociations en off avant toute décision avec les chambres d’agriculture, cf nitrates). Tout est en train de se détricoter…avec l’aide de l’état, qui ne reconnait pas ce qu’il est censé défendre. L’état désavoue le travail de l’état.
Tous les agriculteurs ne souhaitent pas la disparition de ces normes environnementales, car ils en comprennent l’impact sur l’état de nos sols et de notre environnement dès à présent et à long terme. Et nous aurons besoin dans l’avenir avec le changement climatique d’un environnement résilient.
Il est urgent de le préparer.
Comme dit George Sand à propos de la nature :
Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.
Il y a l’agriculture des « chefs d’entreprise ». Ils sont poussés à s’appeler ainsi par le « langage des normes » au niveau du ministère et par les « conseillers ». Ils sont obligés de s’endetter pour avoir de grandes surfaces, le matériel adapté, les adjuvants type engrais et phytosanitaires…ils ne peuvent pas être nombreux à l’hectare pour s’en sortir et se sentent parfois bien seuls. Du coup, inclure de l’industrie dans une « exploitation » au prix de la dégradation de terres agricoles leur parait logique, pour augmenter leurs revenus et répondre à l’endettement par d’autres investissements qui peuvent être risqués : méthanisation avec des cultures dédiées ; agrivoltaïsme et bassines dont les effets à long terme sont destructeurs pour l’environnement. Et ne risquent ils pas un jour d’être au service de cette industrie….
Il y a l’agriculture des paysages, vivrière, mais aussi de grandes cultures, avec des haies, des chemins, des zones de vie dans les fermes. Avec des paysans qui sont satisfaits de leur statut, qui apprécient le lien étroit qu’ils ont avec le vivant (véritable responsabilité porteuse d’espoir) et souffrent aussi de leur faible rémunération, de la lourdeur des procédures. Et bien que dépensant moins en intrants divers, ils sont aussi en difficulté…
Il y a aussi tous ceux qui voudraient changer de paradigme, mais qui sont coincés et sentent isolés…
Le recul de l’état est la pire solution pour tous et pour l’environnement…
AT
la déplanification écologique (FNE)
https://fne.asso.fr/communique-presse/2-mois-de-gouvernement-attal-la-deplanification-ecologique
https://fne.asso.fr/system/files/inline-files/Reculs%20du%20Gouvernement%20Attal%20mars%202024.pdf
Publié par FNE Puy-de-Dôme
Le Samedi 09 mars 2024
https://www.fne-aura.org/actualites/puy-de-dome/inquietudes-pour-lenvironnement/
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