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LA RAVOIRE a choisi la sobriété énergétique & lumineuse

La commune de La Ravoire s’est orientée, depuis l’automne 2021, dans une démarche de réduction de la pollution lumineuse. Car il est désormais reconnu que l’éclairage artificiel nocturne perturbe non seulement les animaux et les végétaux, mais aussi les êtres humains. La commune a d’abord fait le choix de l’extinction nocturne en cœur de nuit. Puis elle a mandaté, en 2022, FNE Savoie pour aller plus loin.

Mardi 19 avril 2022 Pollution lumineuse

1ère étape : L’extinction en coeur de nuit

Le 1er octobre 2021, la commune de La Ravoire a franchi un premier pas important, elle a choisi d’éteindre son éclairage public de minuit à 5h du matin. Lors des longues nuits de décembre, où les rues s’allument à 17h20 et s’éteignent à 7h50, éteindre en cœur de nuit permet de passer de 14h30 d’éclairage à 9h30. Soit 35% d’énergie consommée en moins. En été, une courte nuit de juin nécessite classiquement un allumage des lampadaires de 21h50 à 05h30. Soit 7h40 d’éclairage. L’extinction en cœur de nuit permet de n’éclairer plus que 2h40. Soit 65% d’énergie non consommée. Ce premier pas permet, de façon très immédiate, de réduire la consommation d’énergie et la facture associée. Eclairer uniquement lorsque cela est utile est une premier choix important pour réduire la pollution lumineuse. Ce changement de pratique tend à se multiplier en France. Mais il reste encore des communes à convaincre de son bien fondé.

2ème étape : Repenser son éclairage en première partie de nuit

La commune a répondu positivement au projet La Nuit, Je Vis ! Ce projet, soutenu par l’Office Français de la Biodiversité et la Région Auvergne Rhône-Alpes, et co-financé par la commune elle-même, permet à FNE Savoie d’accompagner les élus et de sensibiliser les différents émetteurs de pollution lumineuse (habitants, entreprises, etc) pour aller plus loin dans la démarche.
Car éteindre en cœur de nuit, c’est bien ! Mais il est primordial de repenser l’éclairage de la première partie de nuit pour avoir une action complète. Et pour réduire les impacts maintenant bien connus de cette pollution sur le vivant. FNE Savoie a ainsi réalisé un diagnostic de l’éclairage public de la commune en ajoutant à l’angle énérgétique de la problématique, un angle «biodiversité». Des relevés de jour et de nuit sous lampadaires ont permis l’acquisition des données nécessaires à ce travail d’analyse du parc.

La pollution lumineuse provient de différents facteurs :
la diffusion de la lumière vers le ciel (qui participe au halo lumineux au-dessus des villes)
la température de couleurs des ampoules (certaines sources lumineuses sont plus toxiques que d’autres pour le vivant, c’est le cas de celles qui contiennent du bleu comme les LEDs blanches)
l’intensité de la lumière émise (qui est à mettre en accord avec l’usage)
la densité de points lumineux (il faut profiter des rénovations pour supprimer les lampadaires devenus inutiles).
la proximité immédiate avec des milieux naturels (cours d’eau, corridors écologiques, etc).

Ces différents facteurs ont été relevés et présentés à la commune le 7 avril dernier. Ils ont permis de proposer une série de préconisations pour réduire la pollution lumineuse de la commune. Des discussions techniques et des arbitrages devront être réalisés pour aboutir à un plan d’action définitif en juin 2022. Ces préconisations seront présentées dans les comités de quartier au printemps, pour ouvrir la concertation avec les habitants. Ces réunions seront la suite d’un dialogue entamé en février (du 21 au 24 février) au travers de 3 «sorties sous lampadaires» que FNE Savoie avait animé pour présenter la problématique aux membres des comités et aux élus.

 

3ème étape : Harmoniser les pratiques entre public et privé

L’effort déployé sur l’éclairage public serait amoindri si l’on omettait de considérer les privés comme un acteur à part entière de la sobriété lumineuse. La commune a souhaité qu’une action envers les entreprises privées, les commerces, mais aussi les copropriétés et les particuliers puisse être déployée.

Le 23 février, à partir de 1h du matin, FNE Savoie a parcouru les rues éteintes de La Ravoire à la recherche des commerces, entreprises et bureaux dont l’éclairage propre ne respectait pas la règlementation (ex : les enseignes et vitrines doivent être éteintes au maximum à 1h du matin).
Elle a pu relever aussi les copropriétés qui restaient allumées et ne favorisaient donc pas les efforts déployés côté public.

L’ensemble de ces informations va permettre une sensibilisation ciblée de chacun de ces acteurs. Car sur ce sujet, le constat est assez généralisé. Si la règlementation n’est pas appliquée, c’est d’abord par un manque d’information. Des visites-conseils personnalisées seront proposées aux structures volontaires, ainsi que des séances d’informations aux syndicats de copropriétés. Un atelier «shopping» en direction des particuliers permettra de donner les bons critères aux habitants quant à l’équipement de leurs jardins et maisons.

Il reste à espérer que le cheminement de la commune de La Ravoire vers une sobriété énergétique et lumineuse permettra de lever les verrous pour les communes moins engagées en faveur de la préservation de la nuit.

Agnès Biau
Chargée de mission Veille écologique à FNE Savoie

Publié par FNE Savoie

Le Mardi 19 avril 2022

https://www.fne-aura.org/actualites/savoie/la-ravoire-a-choisi-la-sobriete-energetique-lumineuse/

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