Rhône-Alpes : l’argent public coule à flot en faveur des opposants au loup
Les opposants au loup orchestrent depuis deux ans la remise en cause de l’estimation de la population de loups publiée par l’OFB (Office Français de la Biodiversité) ; estimation obtenue à partir d’une analyse scientifique des données fournies par le réseau Loup-Lynx qui rassemble, sur l’ensemble des territoires, plus de 3000 correspondants formés.
Les opposants au loup orchestrent depuis deux ans la remise en cause de l’estimation de la population de loups publiée par l’OFB (Office Français de la Biodiversité) ; estimation obtenue à partir d’une analyse scientifique des données fournies par le réseau Loup-Lynx qui rassemble, sur l’ensemble des territoires, plus de 3000 correspondants formés.
Sachant que l’État autorise l’abattage annuel de 20% des loups, l’objectif des opposants au loup est simple : relever l’effectif estimé afin de multiplier le nombre de loups à abattre. Pour rappel, le quota d’abattage légal était, en 2021, de 118 loups à tuer.
Pour parvenir à leurs fins et après avoir diffusé des campagnes de communication visant à discréditer la méthode de l’OFB, les Fédérations Départementales des Chasseurs (FDC) ont collecté des financements publics pour mettre en œuvre leur projet et ainsi justifier leurs propres chiffres.
Ainsi, en 2022, les chasseurs de Haute-Savoie (FDC 74) ont obtenu 270 000 € de subventions pour mettre en œuvre leur campagne de « comptage de loups ». Cette aide publique s’ajoute aux 650 000 € sur 5 ans alloués par le Conseil départemental aux « projets de la FDC 74 », ainsi qu’aux 304 100 € sur 3 ans de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Ces subventions financent l’achat d’un véhicule et d’une multitude de pièges photographiques, de caméras thermiques, de drones, d’enregistreurs sonores… La FDC a présenté à la DDT 74 (Direction Départementale des Territoires de Haute-Savoie) toute une organisation par massif centrée sur le monde cynégétique, à laquelle éleveurs et louvetiers ont été invités à participer.
Cette débauche de moyens techniques disparates contraste avec l’absence de méthodologie permettant d’évaluer la pertinence de l’opération, sa cohérence et sa robustesse en matière scientifique.
Sans validation scientifique, sans moyen de contrôle par un organisme extérieur indépendant, toutes les hypothèses sont permises. Dans cette opération où les conflits d’intérêts sont évidents et sachant qu’il est impossible, sur une vidéo ou une photographie, de distinguer un loup d’un autre loup, l’hypothèse la plus probable est que le même individu soit compté autant de fois qu’il passe devant une caméra…
Les loups ne se comptent pas comme des moutons et aucun scientifique n’a jamais validé ni ne validera un « comptage de loups », fusse à l’aide de centaines de caméras, d’enregistreurs sonores ou de drones, pour la simple raison que « c’est impossible ». Seule la génétique des individus obtenue par l’analyse du matériel biologique recueilli sur le terrain (crottes, poils…) permet d’obtenir une estimation (et non pas « un comptage ») d’une population de loups ; c’est la méthode scientifique validée partout dans le monde et mise en œuvre en France par l’OFB avec le soutien du CNRS. On peut améliorer cette méthode mais on ne peut pas la remplacer.
Alors que 84% des français sont favorables à une stricte protection du loup, ils participent par leurs impôts et sans le savoir à une opération à grand spectacle montée en catimini par les opposants aux loups et visant à en tuer toujours plus.
En l’absence de validation par le Conseil scientifique du Plan national loup, FNE Auvergne-Rhône-Alpes récuse par avance tous les chiffres et toutes les conclusions qui pourraient être déduits de cette opération.
Contact presse
Roger MATHIEU – 06 30 12 20 52.
Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes
Le Jeudi 12 mai 2022
https://www.fne-aura.org/communiques/region/rhone-alpes-largent-public-coule-a-flot-en-faveur-des-opposants-au-loup/
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