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La réhabilitation des goyas sur le plateau du Retord

Les mares sont un enjeu environnemental majeur de notre territoire. Délaissées depuis des années, les sécheresses de plus en plus récurrentes provoquent toutefois un regain d’intérêt de la part des agriculteurs pour ces milieux. En effet, si elles abritent une biodiversité riche, elles sont aussi une réserve d’eau non négligeable pour les usages agricoles, notamment pour l’abreuvement du bétail.

Jeudi 23 février 2023 Biodiversité

La Communauté de Communes Bugey Sud, a expérimenté la création et la restauration de mares sur son territoire, avec les enjeux et les spécificités qui lui sont propres. Des travaux de réhabilitation et de création de goyas[1] ont été réalisés, par le syndicat mixte du Séran, grâce au soutien de l’AERMC. L’objectif était notamment de densifier les réseaux de mares existants et de suivre la reconquête des milieux par la biodiversité grâce à des inventaires.

Ainsi, il sera possible de savoir quelles techniques étaient les plus favorables pour l’environnement, tout en étant conciliables avec les usages agricoles. A ce stade, les retours de l’expérimentation permettent déjà de constater que certaines techniques fonctionnent mieux que d’autres.

 

 

Image 1 : Restauration des goyas par la CCBS dans le Bugey (©Catherine RIVIERE, Le Progrès)

Le type de sol et la forme de la mare

Tout d’abord, pour le fond de la mare, il est plus simple d’utiliser une bâche que de l’argile. Cette première est indispensable dès lors qu’il y a des enjeux agricoles, elle est à préférer sur un terrain sableux ou alluvionnaire. Il est également nécessaire de passer par un professionnel terrassier pour creuser la mare.

Ensuite, il faut favoriser au maximum les pentes douces et l’hétérogénéité des profondeurs. Cela évite aux micromammifères de rester coincés dans la mare. Si le goya a un usage agricole, il faut que sa taille soit adaptée en fonction des têtes de bétail. Il est toujours plus intéressant d’avoir plusieurs petits goyas qu’un seul grand et unique goya.

Image 2 : Restauration d’une mare envasée (©www.bvoudon.fr)

La recolonisation naturelle

 

Pour ce qui est de la végétalisation, elle se fait de manière naturelle. Il faut toutefois surveiller que des plantes invasives ne s’installent pas. Recouvrir les bordures de terre végétale et remettre de la terre et de la matière organique par-dessus la bâche privilégient la recolonisation des espèces floristiques.

 

Enfin, il est plus intéressant de densifier les réseaux de mares et les corridors plutôt que de créer de nouvelles mares. Les espèces ne recolonisent pas forcément de la même manière dans le temps ou selon les techniques de création ou d’entretien utilisées (présence d’une bâche ou non, écrémage[i][2]…). Par exemple, les tritons recolonisent plus vite que les odonates sur le plateau du Retord. Un des avantages du territoire est que les aspects biodiversité et agricoles sont généralement compatibles, même si la sensibilité des propriétaires n’est pas identique selon les enjeux.

 

Image 3 : Le triton crêté

Les restaurations de mares se révèlent utiles, pour une amélioration des milieux naturels et pour un usage agricole. Les résultats sont déjà visibles (colonisation des espèces faunistiques et floristiques), ils incitent à la continuité et l’amélioration grâce à l’expérience accumulée.

 

 

[1] Un goya est une petite mare artificielle d’alpage conçue à l’origine par l’humain pour ses besoins en eau.

[2] L’écrémage est une technique de nettoyage consistant à enlever les végétaux flottants dans la mare pour éviter l’eutrophisation du milieu.

Publié par FNE Ain

Le Jeudi 23 février 2023

https://www.fne-aura.org/actualites/ain/la-rehabilitation-des-goyas-sur-le-plateau-du-retord/

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