Avec le confinement, la qualité de l’air s’améliore
Les mesures de confinement ont conduit à une diminution importante du trafic routier et à une baisse significative des activités économiques. Les effets sur la qualité de l’air sont importants. Atmo Auvergne-Rhône-Alpes constate une très nette diminution des concentrations d’oxydes d’azote. En revanche, il n’y a pas d’effet mesurable sur les particules fines.
Le sujet est dans l’air
Ce fut d’abord à propos de la Chine, avec des cartes stupéfiantes avant / après le confinement. Pékin, par exemple, a retrouvé un air qui n’avait plus été respiré depuis les Jeux Olympiques de l’été 2008 quand le pouvoir central avait ordonné l’arrêt des usines et des centrales à charbon pour ne pas gâcher les jeux et ternir son image par la pollution récurrente qui empoisonne une large partie du pays. Maintenant, c’est chez nous. Partout, l’amélioration de l’air suit de près la proclamation du confinement.
Dans un article très sérieux du 1er avril 2020, l’observatoire agréé ATMO Auvergne-Rhône-Alpes fait le point sur la situation dans notre région et propose une remarquable synthèse des phénomènes en jeu. Les baisses de pollution mesurées dans les stations en proximité de voies urbaines sont spectaculaires pour le dioxyde d’azote. Toutes les sources de polluants ne sont pas affectées de la même manière par le confinement.
Baisse extraordinaire du dioxyde d’azote
ATMO publie des données détaillées que l’on peut télécharger. En Isère, il existe une vingtaine de stations de mesures qui permettent de suivre la qualité de l’air dans un secteur donné. Sur les exemples repris ci-dessous pour le mois de mars, on voit que la pollution au dioxyde d’azote baisse significativement avec le confinement dans les secteurs urbains (Grenoble, Bourgoin-Jallieu), et reste sans tendance discernable, à un niveau bas, sur le plateau de Bonnevaux. En fin de période mesurée, la concentration dans l’air du dioxyde d’azote à Bourgoin-Jallieu est à peine supérieure à celle mesurée sur le Plateau de Bonnevaux.
Polluant : dioxyde d'azote - Source : ATMO AURA
Pas d’effet mesurable sur les particules fines
Sur la 2ème quinzaine de mars, l’amélioration de la qualité de l’air ne concerne pas les particules dont, selon Atmo, « la source d’émission principale est le chauffage, à laquelle viennent s’ajouter en ce moment les activités agricoles et des imports d’autres territoires parfois lointains ».
Polluant : particules fines - Source : ATMO AURA
Les données sont manquantes pour Grenoble Grands Boulevards du 5 au 12 mars. Il n’y a pas de données pm10 disponibles pour le Plateau de Bonnevaux et Lans en Vercors qui sont les deux stations iséroises éloignées des sources urbaines de pollution. On ne peut donc pas comparer les stations urbaines et rurales.
La forte hausse des taux de particules du 27 au 29 mars provient, au moins en partie, d’apports de particules désertiques transportés par une masse d’air en provenance du nord : « Il semble que cette masse d’air contenait à la fois des particules provenant à l’origine d’étendues désertiques et d’aérosols marins, des particules secondaires formées à partir d’ammoniac (épandages agricoles) et d’oxydes d’azote, et des imbrûlés de combustion (chauffage notamment). Aux particules régionales provenant notamment du chauffage se sont donc ajoutées des particules « importées » ayant voyagé pour certaines sur de très longues distances. Le fait de récupérer des particules sahariennes en provenance du nord de la France peut sembler surprenant, mais le parcours modélisé de la masse d’air en atteste. »
Belle illustration de la mobilité de la pollution qui, comme le virus, se joue des frontières administratives. C’est ainsi que nous sommes tous embarqués dans la même atmosphère, ce qui devrait nous inciter à nous vivre solidaires au-delà des régions et pays.
Publié par FNE Isère
Le Lundi 06 avril 2020
https://www.fne-aura.org/actualites/isere/avec-le-confinement-la-qualite-de-lair-sameliore/
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