Rapport d’activité 2019

En préambule, nous tenons à remercier Anthéa, Séverine et Zoé grâce à qui nous avons pu aboutir à ce document d’une très grande qualité. Merci les filles :-).

Rapport moral – Anne LASSMAN-TRAPPIER, Présidente

L’urgence d’agir et de changer ne s’est jamais faite aussi pressante.

2019 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée en Europe et la 2ème année la plus chaude sur la planète depuis que les températures sont relevées. Dans le monde, 8 des 10 années les plus chaudes ont été observées entre 2010 et 2019.

Nous pourrions commencer chaque bilan annuel par ce type de constat, tant le réchauffement climatique s’accélère et est une constante. Il a atteint +1,1°C en 2019 dans le monde, mais cette moyenne planétaire cache une évolution beaucoup plus inquiétante dans les Alpes. En effet, celles-ci connaissent déjà un réchauffement de plus de +1,5°C et pouvant aller jusqu’à +2°C au cœur du massif du Mont-Blanc, où le changement climatique est visible et la haute montagne est bouleversée par la déstabilisation du pergélisol et la multiplication des « écroulements » de parois.

Notre maison brûle… réellement ! L’Australie a brûlé pendant 4 mois. Des incendies sans précédent par leur ampleur et leur durée ont eu lieu dans les régions arctiques, en Sibérie et en Alaska. L’Amazonie n’a pas été en reste… Ces incendies ont provoqué des brouillards toxiques menaçant la santé des populations, libérant de colossales émissions de gaz à effet de serre et détruisant des milliers de kilomètres carrés de forêts naturelles et toute la biodiversité qui s’y trouvait.

En Haute-Savoie, des victoires importantes en 2019

Dans le Grand Massif, le projet d’aménagement de la Combe de Coulouvrier a été annulé par un jugement en novembre. L’arrêté autorisant l’aménagement d’une unité touristique nouvelle (UTN) présentée par les communes de Sixt-Fer-à-Cheval et Samoëns a été annulé en décembre. À Saint-Gervais-les-Bains, la justice a suivi nos préconisations et protégé 3 secteurs qu’une révision du plan local d’urbanisme (PLU) prévoyait d’ouvrir à l’urbanisation. L’autorisation d’une UTN consistant en un ensemble immobilier de 8 500 m2 et 650 lits nouveaux a été annulée par un jugement en juin.

L’arrêté préfectoral qui identifiait les zones de non traitement phytosanitaire (ZNT) autour des points d’eau a été annulé par un jugement en novembre. Une victoire qui fera jurisprudence !

Enfin, l’annulation de la déclaration d’utilité publique du centre des congrès d’Annecy en juin, puis l’annonce de l’abandon de ce projet en août, a mis fin à 10 années de batailles médiatiques et juridiques. Le littoral du Lac d’Annecy est préservé d’une construction immobilière de 40 000 m².

Des avancées importantes dans notre fonctionnement

Concernant notre fonctionnement, nous avons réalisé des avancées notables dans les domaines énoncés comme prioritaires à la fin 2018 : la communication, le lien fédéral et notre santé financière.

Chacun aura pu constater la montée en puissance de notre communication (newsletter régulière, présence de qualité sur les réseaux sociaux, nouveau site internet) et notre visibilité accrue auprès du grand public (marches pour le climat, articles et reportages plus réguliers dans les médias). Nous avons saisi à pleines mains l’occasion de notre changement de nom et de logo pour donner une image rafraîchie et plus mobilisatrice de notre mouvement.

Bien que récente, la nouvelle dynamique porte déjà ses fruits. Nous sommes heureux et fiers d’accueillir régulièrement de nouveaux sympathisants et surtout de nouveaux bénévoles, qui ont envie d’agir à nos côtés et qui s’investissent.

Ce travail de métamorphose de notre communication a été réalisé sans effectif salarié dédié, mais grâce aux compétences et à l’engagement de notre équipe salariée et de plusieurs bénévoles. Nous avons enclenché une nouvelle vitesse, mais la route reste longue et nos efforts doivent rester soutenus et être pérennisés.

Tout au long de l’année 2019, nous avons retissé les liens entre notre fédération départementale et nos membres, avec le retour de Benoît à mi-temps sur le chantier du lien fédéral et de la vie associative. Là encore, cet élan doit être poursuivi, pour permettre à notre fédération de gagner en efficacité, sans jamais oublier la convivialité.

Des finances incertaines mais maîtrisées

Au niveau financier, après un début d’année 2019 inquiétant pour la trésorerie en raison des délais de paiement souvent plus longs de certains de nos partenaires financiers, notre trésorier a pris le taureau par les cornes (ou était-ce un bouquetin ?) et nous a replacés dans une position moins risquée. Il a négocié et obtenu deux prêts à des taux avantageux, pour un total de 90 000 € sur 4 ans, afin de nous sortir de cette mauvaise passe et de nous permettre de travailler sereinement sur les sujets qui nous passionnent. Il faudra bien sûr rembourser ces prêts et la crise du Covid-19 fait peser des incertitudes inédites sur notre activité et nos finances, mais nous gardons espoir et nous restons déterminés à continuer à agir pour notre environnement, avec des partenaires financiers qui nous font confiance et qui apprécient la qualité de notre travail.

La crise sanitaire inédite que nous traversons constituera-t-elle une simple pause de l’économie mondiale, ou provoquera-t-elle le véritable « Reset » dont nous avons besoin ? Notre modèle économique, basé sur la prédation de toujours plus de ressources, quel qu’en soit le coût pour l’environnement ou pour l’humain, vit-il ses derniers mois ? Allons-nous enfin apprendre à vivre en harmonie avec la nature, qui est indispensable à notre vie et qui a refait son apparition, parfois par surprise, dans nos vies et dans nos villes, pendant la période du confinement ?