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Route forestière du col de Voza, un projet dévastateur et inutile – Exprimons-nous !

Une enquête publique est ouverte jusqu'au 8 octobre 2020 à midi au sujet du projet de route forestière pour les camions grumiers, entre Le Châtelard et le col de Voza, sur les communes de Passy, Les Houches et Saint Gervais. D'une longueur de près de 14km, pour une largeur de 4m, au coeur d'une forêt de montagne, la route sera revêtue d'un "liant hydraulique", sur 35cm d'épaisseur. Une route sera créée sur 5,5km et une piste sera transformée en route sur 8,3km, pour un coût de 1,5 Million d'€. FNE Haute-Savoie et la LPO Haute-Savoie s'opposent à ce projet de route pour diverses raisons que nous vous détaillons dans cet article.

Mercredi 16 septembre 2020 Biodiversité Forêt Montagne

Un projet dévastateur et inutile

Des espèces rares et protégées

Ce projet va impacter gravement un site très riche en biodiversité, dont des espèces protégées et menacées, telles que la Gélinotte, les petites chouettes de montagne et les chiroptères et d’autres classées « en danger critique d’extinction », comme le Pic tridactyle, en ce qui concerne la faune, et la Buxbaumie verte et le Lycopode en massue, pour la flore. L’impact sera important au moment des travaux, mais plus encore par l’intensification de l’exploitation forestière qui va en découler.

L’habitat d’un oiseau régulateur du bostryche sera touché

Le bois mort et les arbres dépérissants sont essentiels à la survie Pic tridactyle (photo Violaine Gouilloux). Cet oiseau se nourrit de larves et d’insectes connus communément sous le nom de bostryches. C’est un des principaux prédateurs de ces insectes qui attaquent des arbres de nos forêts localement. S’en prendre à son habitat serait contre-productif pour la lutte contre le fléau du bostryche.

La santé de la biodiversité

Ce projet vise à rajeunir les peuplements forestiers. Or, toutes les études montrent que la biodiversité est beaucoup plus importante, abondante et riche dans les vieilles forêts que les jeunes.

Un projet inutile et un gaspillage d’argent public

Actuellement les bois provenant des forêts de Passy, des Houches et d’une partie de Saint Gervais sont régulièrement exploités avec un débardage par tracteur. Des pistes forestières existent sur l’ensemble du site. La route à grumiers, construite pour permettre le passage des camions de 48 à 57 tonnes, permettra seulement d’économiser en moyenne 2 €/m3 pour l’exploitation des bois.

Des impact mal évalués et à préciser

Dans son avis du 22 juillet 2020, l’Autorité environnementale (Ae) pointe plusieurs questions qui ne sont pas suffisamment précisées dans la pourtant volumineuse étude d’impact.
  • Un liant hydraulique sera utilisé pour réaliser la couche de forme de la route. Or, son impact sur l’environnement n’a pas été évalué. Sa fiche technique explique qu’il est créé avec un apport de chaux et de ciment, puis « pour la protection contre les intempéries, une couche d’émulsion cationique est appliquée, composée à 65 % de bitume ». Environ 39 tonnes de goudron seront donc nécessaires pour la réalisation de ce revêtement !
  • L’Ae constate que « les émissions de gaz à effet de serre liées aux engins de chantier pendant la phase travaux et aux engins et grumiers pendant l’exploitation forestière ne sont pas quantifiées. » Un bilan carbone global doit être réalisé avant de permettre toute prise de décision concernant ce projet. 
  • L’Ae demande par ailleurs « de présenter, en les étayant et les documentant, les effets positifs et négatifs du projet, y compris de l’exploitation, par rapport au scénario de référence et d’en évaluer le point d’équilibre. » Le bilan socio-économique du projet est donc à revoir et compléter, ainsi que l’étude des solutions alternatives à la route.
  • Les faiblesses de l’étude d’impact concernant la protection des captages d’eau potable, les traversées de cours d’eau et les zones humides sont dénoncées par l’Ae, qui demande des études complémentaires sur ces points également.

Les conclusions des sections départementales de FNE et la LPO

  • D’un point de vue économique, la création de cette route, aux frais des contribuables, ne permettra pas de rendre viable l’exploitation accrue des forêts du secteur de montagne concerné. Il s’agit donc d’une mauvaise utilisation d’argent public.
  • D’un point de vue environnemental, vouloir exploiter davantage la forêt dans un secteur d’une rare richesse en biodiversité, et de surcroît partiellement situé dans le Site classé du Mont-Blanc, est un non-sens. Continuons à exploiter cette forêt de façon raisonnable et laissons de nombreuses espèces rares et protégées survivre et se développer dans ce secteur qui a beaucoup plus de valeur pour l’intérêt général s’il est laissé en l’état.
  • Comment un tel projet peut-il être envisagé dans le Site classé du Mont-Blanc, alors que la protection du Mont-Blanc est par ailleurs recherchée par les pouvoirs publics. Est-il acceptable de protéger le sommet du massif, tout en organisant la sur-exploitation des pentes y conduisant ?

Comment agir ?

Pour vous aider, vous pouvez consulter le dossier envoyé à l’Autorité environnementale par FNE Haute-Savoie et la LPO Haute-Savoie (téléchargement ci-dessous).

Photo d’en-tête : Aire de l’étude – Dosssier d’étude d’impact Partie 1

Carte d'étude du secteur - Dossier d'enquête publique Partie 1

Publié par FNE Haute-Savoie

Le Mercredi 16 septembre 2020

https://www.fne-aura.org/communiques/haute-savoie/route-forestiere-du-col-de-voza-un-projet-devastateur-et-inutile-exprimons-nous/

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