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— Communiqués —

La gestion collective de l’eau l’emporte sur les intérêts privés !

Le 4 mai 2023, le tribunal judiciaire de Privas a jugé 17 prévenus, auteurs du chantier sauvage sur le seuil de la Tourasse à Joyeuse. Nouvelle victoire de FNE AURA.

Vendredi 05 mai 2023 Biodiversité Eau Juridique

Nouvelle victoire de FNE AURA. Le 4 mai 2023, le tribunal judiciaire de Privas a jugé 17 prévenus, auteurs du chantier sauvage sur le seuil de la Tourasse à Joyeuse. Ils sont tous reconnus coupables et condamnés à 1000 euros d’amende chacun, à payer la remise en état du site, à verser 11 400 euros aux 3 associations parties civiles et 22 400 euros à l’État au titre du préjudice écologique. Construit illégalement sur la rivière de la Beaume en 2018, ce seuil est jugé nuisible aux milieux aquatiques. FNE AURA, partie civile dans cette affaire, se félicite que le juge ait retenu la gravité des faits, se réjouit de la remise en état du cours d’eau de la Beaume et compte sur l’EPTB Ardèche pour réaliser cette remise en état dans les meilleurs délais.

Retour sur un dossier houleux

Déjà en 2016, à l’initiative du Syndicat de Rivières Beaume Drobie (devenu entre-temps Établissement Public Territorial de Bassin Ardèche Méridionale) et dans une démarche concertée, le seuil de la Tourasse avait été effacé par le Syndicat de Rivières. Il était identifié comme une entrave à la continuité écologique, contribuant à la disparition de la biodiversité en empêchant les espèces aquatiques de circuler et d’accomplir leur cycle de vie.

Au mépris de cette décision pourtant concertée sur le territoire, plusieurs personnes, dont les 17 prévenus, ont participé à un chantier clandestin de reconstruction du seuil en 2018. Celle-ci a entraîné la dégradation des populations d’espèces aquatiques vivant dans la Beaume et l’assèchement du cours d’eau en aval du seuil, le temps que la retenue se remplisse. Ce chantier sauvage a surtout rétabli une situation problématique participant à la perte de biodiversité des cours d’eau, situation qui perdure d’ailleurs depuis, le seuil n’ayant toujours pas été déconstruit.

Des élus locaux irresponsables

Plusieurs élus locaux, en dépit de leur titre d’exemplarité, ont participé au chantier sauvage au détriment du principe démocratique. En décidant unilatéralement de reconstruire le seuil de la Tourasse, ils ont ainsi piétiné le travail de concertation des instances décisionnelles de la gestion de l’eau, bloquant toute possibilité de dialogue. Ces élus inconscients et hors la loi se sont arrogés le droit de privatiser comme bon leur semblaient les usages de l’eau. L’eau est un bien commun précieux, la protéger est une responsabilité collective.

L’eau, un bien commun précieux qu’il convient de protéger

Dans un contexte de sécheresse inédite, résultant à la fois d’un manque de précipitations et d’une gestion inadaptée de l’eau disponible, il y a urgence à rendre à nos cours d’eau leur liberté de circulation pour des rivières propres et vivantes.

Les espèces aquatiques ont besoin de se déplacer librement tout au long du cours d’eau pour pouvoir rejoindre les différents sites de leur cycle de vie : reproduction, alimentation, croissance.

De plus, en entravant l’écoulement des flux, des zones de stagnation d’eau se créent, entraînant le réchauffement de l’eau. Au-delà d’impacter gravement les espèces aquatiques, ce réchauffement de l’eau favorise la prolifération de cyanobactéries. Elles peuvent être à l’origine d’intoxication chez les humains, constituant un risque important en matière de santé publique. La restauration de la continuité écologique est une condition indispensable à la survie de nos cours d’eau aujourd’hui à bout de souffle, étouffés par les aménagements humains. Le piétinement sauvage des efforts concertés pour assurer cette restauration ne peut être toléré.

Sauvegarder notre patrimoine vivant

La Beaume est labellisée rivière sauvage en amont de Rosière depuis 2016, car celle-ci présente une biodiversité exceptionnelle ainsi qu’une grande naturalité. En effaçant le seuil de la Tourasse, la circulation et l’accomplissement du cycle de vie de nos espèces aquatiques telles que l’Apron du Rhône peuvent être rétablies. L’Apron est aujourd’hui protégé car en danger critique d’extinction au même titre que le rhinocéros noir et l’éléphant d’Asie. S’inquiéter de la disparition d’animaux exotiques emblématiques est facile, mais la lutte pour la survie de notre patrimoine vivant de proximité et de sa richesse se joue également sur nos territoires.

FNE AURA espère que ce jugement servira d’exemple et influencera les comportements en faveur de la préservation de nos cours d’eau.

Pour aller plus loin

La Tourasse : un seuil nuisible à l’équilibre écologique des cours d’eau

Contact presse

Michel Jarry – 06 07 39 87 66.

Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes

Le Vendredi 05 mai 2023

https://www.fne-aura.org/communiques/region/la-gestion-collective-de-leau-lemporte-sur-les-interets-prives/

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