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— Nos avis —

Carrière de St-Julien-Molin-Molette et de Colombier

FNE Loire rend un avis très réservé concernant le projet de renouvellement et d'extension de la carrière de la Roche Dure à Saint-Julien-Molin-Molette et Colombier.

Du 9 août au 9 septembre 2019, une enquête publique s’est tenue à propos de l’extension de la carrière de Saint-Julien-Molin-Molette. Sujet polémique pour les habitants de la commune et les associations de protection de l’environnement, il est devenu brûlant lorsqu’un incendie criminel a eu lieu sur la carrière en mai 2019. C’est dans ce contexte particulièrement tendu que FNE Loire a rendu un avis sur ce projet sensible.

Voici les points qui ont soulevés des critiques de la part de notre association.

Défauts de la consultation du public

FNE Loire et le Parc Naturel Régional du Pilat dénoncent l’absence de concertation sincère autour du projet. Le mois d’août n’est pas approprié pour une étude sérieuse et sereine d’un projet autant controversé. Les ateliers et rencontres se sont déroulés après le dépôt du dossier et n’ont abouti à aucune modification.
En outre, chaque habitant de Saint-Julien-Molin-Molette a été incité à répondre par un courrier personnalisé. Cette démarche interroge sur l’intrication entre acteurs publics et privés.

Situation de St-Julien-Molin-Molette dans le Parc Naturel Régional du Pilat

Les problèmes liés au projet lui même

En 2005, l’arrêté d’autorisation prévoyait une fermeture et une remise en état du site en 2020. Il avait été établi par la carrière en coopération avec le Parc du Pilat.

L’étude d’impact présente un scénario d’évolution du site sans projet d’extension. Mais elle ne présente aucun scénario d’évolution du site dans l’hypothèse d’une fermeture et d’une remise en état.

Cela tend à atténuer les effets d’une potentielle extension alors que le projet dans son ensemble comprend un renouvellement en plus d’une extension.

Depuis 2005, les attentes sociétales, les enjeux écologiques et leur importances ont indéniablement évolué. Annoncer que cette extension ne changerait rien par rapport à l’exploitation 2005 – 2020 ne permet pas de dire que le projet n’aurait aucune incidence.
Par ailleurs, la catastrophe économique annoncée par l’arrêt de la carrière n’est aucunement démontrée. Elle ne s’inscrit pas dans la lignée de l’accord de 2005.

Une carrière dans un Parc Naturel

La carrière est identifiée comme « espace perméable terrestre à perméabilité forte » par le Schéma Régional de Cohérence Ecologique. L’avis du PNR du Pilat dénonce une incompatibilité ainsi qu’une absence de concertation et de prise en compte par le projet.
La charte du PNR prévoit de privilégier les projets pour lesquels il est prouvé que la limitation de l’impact du projet sur la qualité de vie des habitants a fait l’objet d’une attention particulière et que des mesures adéquates soient prises. Ce n’est pas le cas du projet présenté.

Situation de la carrière par rapport à Colombier et à St-Julien-Molin-Molette

Les enjeux environnementaux

Eau : la quantité d’eau nécessaire à l’exploitation de la carrière n’est précisée à aucun moment dans le dossier. Ce qui pose question avec les épisodes sécheresse que nous connaissons. Quant à la fréquence des contrôles de qualité de l’eau, elle ne permet pas de garantir l’absence de pollutions ponctuelles. De nombreux riverains se plaignent auprès de notre association d’épisodes de pollution réguliers dans le Ternay, la rivière en contrebas du site, imputés directement aux rejets de l’exploitation.

Espèces protégées : Le projet prévoit une dérogation à la destruction d’espèces protégées. Or, à l’heure de l’effondrement de la biodiversité, cette dérogation est très malvenue. La plupart des espèces présentes sur la carrière sont menacées et leur valeur patrimoniale ne saurait être chiffrée.
D’après le dossier, leur présence serait directement liée à l’existence de la carrière. Ceci justifierait une poursuite d’exploitation qui ne remettrait pas en cause son attractivité pour ces espèces. Pourtant, la nuisance générée par la carrière depuis 15 ans ne saurait être justifiée par la présence d’espèces en l’absence du suivi de leur population.

Mesures compensatoires : Elles ne sont pas suffisamment décrites dans le dossier. Le pétitionnaire n’apporte pas l’assurance de leur faisabilité, de leur efficacité ni de leur pertinence par rapport à l’état actuel.

Zones humides : Le projet écarte l’impact sur la zone de la ferme du Bel-Air sous prétexte d’une « imprécision » sans en apporter la preuve. Il écarte aussi l’impact sur une seconde zone en invoquant une prétendue protection de cette dernière par une route départementale. Ces arguments fallacieux permettent à l’exploitant d’esquiver la question.

Nuisances et risques concernant les habitants

L’augmentation du trafic routier sur les deux communes entraîne un accroissement des risques d’accidents, des nuisances sonores et des problèmes de santé liés aux poussières. Or le pétitionnaire ne propose aucune mesure pour réduire ces risques.

FNE Loire a donc envoyé un avis au commissaire enquêteur.

 

Crédit photo de l’en-tête : © Géoportail/IGN

Publié par FNE Loire

https://www.fne-aura.org/nos-avis/loire/avis-carriere-de-st-julien-molin-molette-et-de-colombier/

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