Élections 2021 : #tonbulletin, c’est ta #montagne
Notre région est la deuxième région de France en termes de biodiversité et de poids économique. Elle est une de celles où la pression sur la biodiversité et les ressources naturelles est considérable. Au regard des compétences du Conseil Régional et des Conseils départementaux, nous soumettons aux candidats les 21 propositions 2021 de FNE AURA pour une Région et des Départements en transition écologique et climatique. Ces objectifs très concrets, répartis en 7 thématiques, doivent selon nous guider leur action.
Montagne : Climat et économie de la montagne
Le changement climatique est là : la température a déjà augmenté de 2°C en moyenne dans les Alpes (et dans toute l’ex région Rhône-Alpes) et il semble s’accélérer. Quasiment toutes les stations situées en dessous de 1500 m d’altitude sont confrontées à la réduction, voire à la disparition, de l’enneigement à relativement brève échéance. Pourtant, malgré les discours convenus sur le recul des glaciers et la souffrance des forêts, les actes ne suivent pas. Les documents de planification, comme les SCoT (Schémas de Cohérence Territoriale), continuent à prévoir la construction de dizaine de milliers de lits touristiques, de centaines de kilomètres de câbles et d’hectares de terrassements dans les vallées alpines. Est-ce une fuite en avant face à la peur de l’inconnu ou le cynisme de ceux qui espèrent encore profiter de la manne de l’immobilier de tourisme ? Les collectivités territoriales jouent un rôle clé dans les orientations économiques des stations de montagne via les financements publics. Le ciblage de leurs investissements est donc un enjeu majeur.
PROPOSITION 11 : Ne plus financer d’enneigement artificiel et de remontées mécaniques
La « fuite en avant » du modèle touristique industriel, basé sur le ski sur pistes terrassées et les remontées mécaniques, est condamné à brève échéance sur de nombreux sites (en dessous de 1500 m pour les plus optimistes et en dessous de 2000 m pour les plus réalistes !). L’enneigement artificiel est un palliatif aux impacts démesurés sur le paysage, les milieux aquatiques et la ressource en eau. Il ne pourra qu’un temps (très court) pallier au déficit de neige dû à l’inexorable augmentation de la température. Il est urgent de stopper les investissements qui ne pourront être rentabilisés et vont nous priver des ressources financières nécessaires à l’adaptation de l’économie des communes de montagne.
PROPOSITION 12 : Financer des projets de territoire allant vers une diversification économique et touristique pour accompagner la sortie du ski de piste et soutenir la rénovation des logements
Réchauffer les « lits froids »
Les « lits froids » sont le fléau des stations de montagne et du littoral. Ces logements sont vides près de 50 semaines par an. Ils doivent impérativement revenir dans le circuit locatif par le biais d’incitations (aides à la rénovation) et de contraintes (taxes) pour casser le cercle vicieux à l’œuvre dans les stations de montagne : sortie des hébergements du circuit locatif, construction de nouveaux logements touristiques, extension des domaines skiables…
Diversifier l’économie actuellement beaucoup trop dépendante du tourisme
Parmi les pistes envisageables, les territoires de montagne, grâce à leur cadre de vie, peuvent par exemple accueillir de manière permanente nombre d’entreprises et de travailleurs du secteur tertiaire. Le développement massif du télétravail pourrait largement bénéficier à ces territoires. Le secteur primaire, lié à l’agriculture, la forêt et la production d’énergie, est également à conforter, notamment sur le plan qualitatif. Enfin, il devrait être envisagé de revaloriser l’immobilier de montagne en direction des populations âgées souffrant dans de nombreuses régions des effets des vagues de chaleur, le « cryotropisme » (la recherche de fraîcheur) pouvant remplacer l’héliotropisme !
PROPOSITION 13 : Financer le démantèlement des installations obsolètes et la renaturation des terrains abîmés par les terrassements des pistes de ski
Avec le réchauffement climatique, de très nombreuses remontés mécaniques de type téléskis essentiellement mais aussi télésièges vont devenir inutiles. Elles polluent les paysages et constituent une source de mortalité importante pour les oiseaux, notamment les rapaces. Leur démantèlement reste le plus souvent à la charge des communes et une prise en charge financière par la Région permettrait d’assurer le démontage et le recyclage des matériaux.
De même, les surfaces terrassées et dégradées sont importantes avec nombre de zones humides drainées qu’il convient de restaurer. Ici encore la renaturation a un coût difficilement supportable par les communes et l’aide de la Région permettrait une reconquête de ces espaces artificialisés et dégradés.
Il existe déjà des friches touristiques dans notre région (par exemple le Centre de vacances Maeva dans le Vercors), il y en aura de plus en plus (déjà 168 sites abandonnés en France depuis 1950 – JDD du 30/11/2020) et c’est le devenir le plus probable des grandes stations lorsque le réchauffement climatique aura fait son œuvre. Il sera nécessaire de dégager des ressources financières pour la destruction du bâti, l’évacuation des déchets et la renaturation des sites dégradés.
Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes
Le Lundi 07 juin 2021
https://www.fne-aura.org/actualites/region/elections-2021-tonbulletin-cest-ta-montagne/
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