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Et les shadoks pompaient…

Ceux qui ont déjà des cheveux gris (ou n’en ont plus !) se rappellent de la voix magique de Claude Piéplu et de ses shadoks qui pompaient. Les shadoks, ces animaux improbables et idiots qui tentaient de résoudre leurs problèmes en pompant sans relâche. Nos shadoks aujourd’hui ont des « éléments de langage », ils construisent pompeusement des « retenues collinaires », les unes pour l’agriculture, les autres pour le ski artificiel.

Lundi 13 septembre 2021 Agriculture Climat Eau Montagne

Chers amis,

Ceux qui ont déjà des cheveux gris (ou n’en ont plus !) se rappellent de la voix magique de Claude Piéplu et de ses shadoks qui pompaient. Les shadoks, ces animaux improbables et idiots qui tentaient de résoudre leurs problèmes en pompant sans relâche. Nos shadoks aujourd’hui ont des « éléments de langage », ils construisent pompeusement des « retenues collinaires », les unes pour l’agriculture, les autres pour le ski artificiel.
La seule solution concrète envisagée par le gouvernement pour répondre aux changements climatiques est donc bien de pomper de l’eau et de la stocker dans d’immenses bassins à ciel ouvert pour cultiver du maïs pour les cochons ou fabriquer de la neige pour gogos !

Veulent-ils vraiment consommer aveuglément jusqu’à la dernière goutte d’eau, ne penser l’agriculture qu’en grandes cultures industrielles irriguées pour nourrir des élevages concentrationnaires et satisfaire notre consommation effrénée de produits carnés qui ruine notre santé ?
Quel est le coût de cette colossale absurdité ? Il est résolument immense : explosion des maladies métaboliques et des cancers dus à l’alimentation déséquilibrée; déforestation massive et émissions de CO2 induites par le soja importé d’Amérique du sud (qui vient complémenter un maïs riche en sucres mais pauvre en protéines); pollution de l’eau, de l’air et des sols par les engrais et les pesticides qui ruinent la biodiversité et notre santé; déstockage du CO2 des sols, de la biomasse et emballement du réchauffement climatique…
Comment expliquer que personne ne songe à adapter les cultures au climat, à remplacer les cultures fourragères pour les élevages industriels par des cultures vivrières (légumes et céréales), à extensifier l’élevage, à réduire drastiquement notre consommation de protéines animales, à adapter les porte-greffes et les variétés à des climats plus secs et plus chauds ?

Retenue collinaire

Comment est-ce possible de continuer à croire que le ski de masse continuera à irriguer l’économie des Alpes et dans un moindre degré des autres massifs montagneux ? A rebours des idées reçues, l’économie du ski est importante mais pas dominante en montagne (environ 30%). Pourquoi tout lui sacrifier en creusant partout, à grands frais et à grands risques pour les habitants de l’aval, des retenues d’eau de 150 000 m3 et plus ? Pourquoi continuer à étendre sans fin des domaines skiables qu’il sera impossible d’amortir dans le minuscule laps de temps qu’il nous reste avant que la neige ne soit plus qu’un manteau blanc occasionnel en hiver ? Pourquoi continuons-nous à faire faire des profits privés par le truchement de l’immobilier de loisirs sur le dos des contribuables qui payent les investissements en équipements (remontées mécaniques, pistes, routes, réserves d’eau, réseaux d’enneigement…) via l’argent public ?

Pourquoi n’y a t’il aucune réflexion prospective autre que de continuer le même modèle industriel de l’agriculture et du tourisme jusqu’à la mort ? Génie planificateur français, réveille-toi ! Où sont tes administrations centrales, régionales, départementales ? Que sont devenus tes commissariats et comités de massifs, tes chambres d’agriculture et autres structures de réflexion et de planification ? Qui entendra l’alerte de la société civile organisée pour que la catastrophe annoncée n’arrive pas ?

Eric Feraille
Président de FNE Auvergne-Rhône-Alpes

Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes

Le Lundi 13 septembre 2021

https://www.fne-aura.org/actualites/region/et-les-shadoks-pompaient/

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