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La Ville de Chambéry convaincue par le diagnostic de FNE

Témoignage de Jimmy Bâabâa, adjoint au maire de Chambéry en charge de la transition écologique et de la commande publique.

Élu depuis 2020 à Chambéry, Jimmy Bâabâa est adjoint au maire de Chambéry, en charge de la transition écologique et de la commande publique. Il est également conseiller communautaire sur l’agglomération.

Depuis déjà plusieurs années, la Ville de Chambéry est engagée dans une politique de sobriété énergétique. Elle a d’abord renouvelé son dispositif d’éclairages en changeant les luminaires ainsi que les ampoules/LED afin de faire baisser les coûts énergétiques (relamping). La ville compte actuellement 10 000 points d’éclairages, soit 2000 de moins qu’au départ. Par ailleurs, en deux ans, tous les lampadaires de la ville sont passés de 3000 kelvin à 2700 kelvin.

Le saviez-vous ?
On utilise l’échelle kelvin des températures. Plus la température de couleur est élevée, plus il y a de lumière bleue dans la lumière émise. Or, c’est la couleur bleue dans le spectre de lumière qui est la plus toxique pour les organismes vivants. Il est donc intéressant de baisser la température de couleur des éclairages.

La Ville de Chambéry a instauré, depuis octobre 2022, l’extinction de son éclairage public de minuit à 5 heures du matin.

Cette mesure est intervenue dans un contexte de crise climatique et énergétique accentuée par la guerre en Ukraine. L’extinction de l’éclairage public à Chambéry s’inscrit également dans le cadre de la politique de transition écologique engagée par la Ville, avec plusieurs objectifs :

  • sobriété énergétique,
  • préservation de la biodiversité, notamment dans le cadre de l’ABC Biodiversité engagé avec FNE à Chambéry,
  • amélioration du cadre de vie.

La Ville de Chambéry a opéré un premier bilan du dispositif d’extinction de l’éclairage public nocturne en organisant une consultation des professionnels concernés avec traitement des retours reçus sur une plateforme participative de la Ville. 2/3 des retours étaient favorables (sur 300 retours environ) et le 1/3 restant fonde un avis négatif sur un sentiment d’insécurité plus grand.

Des ajustements ont été mis en place et depuis un an, la ville de Chambéry vit sans éclairage entre minuit et 5h. Cependant, l’amplitude est réduite de 1h30 à 5h le week-end et quelques corridors lumineux sont maintenus pour permettre la jonction entre les rues les plus animées et les parkings. C’était une volonté des personnes travaillant dans les bars festifs pour leur sécurité. Chambéry reste à l’écoute de ses habitants.

L’extinction de l’éclairage public une partie de la nuit a montré toute sa pertinence. Elle a permis de contribuer à l’effort collectif de réduction de la consommation énergétique. Les bienfaits de l’extinction se font aussi sentir sur les factures d’électricité de la Ville. Ainsi, la consommation d’électricité de Chambéry pour l’éclairage public a baissé de 20%, soit une économie de budget de 130 000 €/an.

La Ville de Chambéry a aussi enregistré une réelle satisfaction des habitants, qui ont fait part d’une qualité de sommeil améliorée. Le nombre d’infractions ou l’insécurité n’ont, quant à eux, pas augmenté.

Enfin, cette mesure permet de réduire drastiquement la pollution lumineuse la nuit, en faveur de la vie nocturne de la faune et de la flore, et concourt ainsi à la préservation de la biodiversité.

FNE reste un allié au quotidien de la Ville de Chambéry dans sa volonté de renforcer sa sobriété et c’est ainsi que d’autres mesures de sobriété énergétique ont été adoptées grâce à la révision du Plan Lumière : arrêt de l’éclairage par le bas et réduction des températures d’éclairage pour les bâtiments patrimoniaux, changement des lampadaires (type halogènes), arrêt de l’éclairage des arbres…

Suite au diagnostic HALO A L’EAU sur la Leysse l’année dernière, les services de la Ville ont été embarqués pour répondre à ce vrai challenge et plusieurs pistes sont en cours : suppression de points lumineux inutiles ou trop impactant, réorientation de points d’éclairage pour limiter l’impact en baissant les lampadaires pour éviter un rayonnement lumineux trop large, priorisation des points lumineux à changer, politique ambitieuse de sobriété lumineuse et baisse importante des températures de couleurs (2200 kelvin au lieu de 2700 kelvin initialement retenus et 1800 kelvin sur les zones sensibles (parcs, jardins et cours d’eau). Les changements sont en cours de réalisation.

La Ville de Chambéry continue aussi de sensibiliser ses commerçants du centre-ville pour limiter leurs éclairages polluants et souhaite aller plus loin dans le PLUi pour règlementer la manière de construire : sensibilisation des pétitionnaires (ceux qui déposent le permis de construire) sur leur éclairage (fait partie des OAP).

Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes

Le Mardi 01 octobre 2024

https://www.fne-aura.org/actualites/region/la-ville-de-chambery-convaincue-par-le-diagnostic-de-fne/

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