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Priorités vitales #2 – Des déplacements respectueux de notre santé et de l’environnement

Pendant le confinement, la circulation a baissé d’environ 70% et la qualité de l’air s’est nettement améliorée. Il est urgent de repenser nos déplacements.

Jeudi 04 juin 2020 Transports et mobilité

Outre la catastrophe sanitaire qu’elle représente, la pandémie de Covid-19 a pointé du doigt les failles de notre société. Elle est une injonction à rebâtir de nouvelles bases, plus respectueuses de notre santé et de l’environnement. Dans un précédent article, FNE AuRA s’est penché sur la question en réaffirmant ses priorités. Aujourd’hui, Jean-Paul Lhuillier, militant FNE tant national que local, répond à nos questions. Il nous livre quelques recommandations pour favoriser des transports et déplacements plus respectueux de notre santé et de l’environnement. Ses trois mots d’ordre : intelligence, concertation et efficacité.

Comment le mouvement FNE AuRA agit-il concrètement pour répondre à la problématique des transports et déplacements ?

Notre objectif est de réduire, voire de faire disparaître les déplacements et transports non respectueux de l’environnement. Cette problématique est nécessairement liée à l’aménagement du territoire et à la préservation de la biodiversité. Ainsi, il existe plusieurs manières d’agir.

Au niveau local, nous incitons nos associations à intervenir partout où des projets d’aménagement sont en gestation. L’objectif est d’agir le plus en amont possible, dès l’information publique. Nous pouvons ainsi limiter tous les déplacements et transports en modes routiers. D’autre part, nous participons à l’élaboration des documents d’urbanisme, dont les SCoT (Schémas de Cohérence Territoriale) et les PLU (Plan Locaux d’Urbanisme). En cas de déclaration d’utilité publique qui présente des irrégularités et contraire aux orientations de FNE, nous n’hésitons pas à avoir des démarches juridiques.

Au niveau régional, FNE AuRA a été particulièrement attentif à l’élaboration du SRADDET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité des Territoire). Par ailleurs, nous soutenons toutes les initiatives de développement des modes alternatifs à la « voiture solo ». Nous encourageons notamment l’usage du vélo au quotidien. Enfin, FNE AuRA demande la sortie du Diesel au plus vite, en le remplaçant transitoirement par le GNE-Bio GNV (un carburant alternatif écologique).

Comment une citoyenne peutil/elle agir concrètement pour diminuer les pollutions liées aux transports ?

Le premier objectif est de réduire l’utilisation de sa voiture. En dessous de 10 km, le vélo ou le VAE (Vélo à Assistance Électrique) doivent être privilégiés. Pour des distances de moins de 2 km, la marche est particulièrement adaptée.

« Plus de 60% de nos déplacements sont inférieurs à 5 km ! »

Les citoyens peuvent aussi rejoindre une association locale comme France Nature Environnement. L’idée est d’agir vis-à-vis des autorités et d’influencer les décisions en faveur des modes de déplacements respectueux de notre environnement. De nombreuses mesures sont envisageables : élargissement des trottoirs, création de voies vertes, multiplication des zones 30 km/h et zones de rencontre à 20 km/h maximum, aménagements de sécurité pour les modes actifs (piétons, vélos, VAE et Personnes à Mobilité Réduite) aux carrefours…

Comment un élu, une collectivité, un organisme peutil agir pour des déplacements plus propres et moins nombreux en AuRA ?

La création ou l’amélioration des services de transports publics sur un territoire induit un double objectif. D’une part, l’enjeu est de permettre aux citoyens de se déplacer à moindre coût. D’autre part, il est nécessaire de s’engager définitivement dans la transition écologique. En effet, les transports génèrent environ 30% des gaz à effet de serre.

« Les élus ont le pouvoir d’agir dans trois temporalités. »

Dans un premier temps, il est urgent de prioriser les modes de transport respectueux de l’environnement sur les voiries et espaces publics. Il est possible de renforcer les aménagements actuels, notamment en augmentant le niveau de sécurité pour les piétons, cyclistes et personnes à mobilité réduite. Des aménagements à caractère provisoire sont aussi envisageables. Les plus simples à mettre en place concernent les vélos et VAE. Le guide gratuit du CEREMA (Centre d’Etude et d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement) est à ce titre un socle intéressant.

Dans un second temps, l’enjeu sera de sélectionner toutes les voiries et espaces publics facilement aménageables d’ici la fin de l’année 2020. Ce travail devra être réalisé en concertation avec les associations et dans un bref délai. Il faudra alors renforcer les itinéraires sécurisés pour cyclistes, mais aussi favoriser la priorisation des transports collectifs, en particulier aux carrefours.

Enfin, sur le plus long terme, nous devons repenser tous les PDU (Plans de Déplacements Urbains). En effet, il est aujourd’hui nécessaire de rendre chaque nouvelle urbanisation accessible à vélo et en transports en commun.

Quel message souhaitezvous faire passer aujourdhui ?

Pendant le confinement, la circulation a été réduite d’environ 70%, entrainant une nette amélioration de la qualité de l’air. La planète est ainsi devenue claire depuis les satellites de l’ESA (Agence Spatiale Européenne).

« Nous devons positiver l’effet collatéral du Covid-19. »

C’est en effet une opportunité historique pour changer nos comportements et réorienter nos politiques de déplacements et de transports. Nous savons que la pollution de l’air entraîne la dégradation de nos facultés respiratoires. Nous connaissons les conséquences climatologiques de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Alors ? Et si nous changions de paradigme ?

Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes

Le Jeudi 04 juin 2020

https://www.fne-aura.org/actualites/region/priorites-vitales-2-des-deplacements-respectueux-de-notre-sante-et-de-lenvironnement/

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