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— Actualités —

La biodiversité des ripisylves de l’Arc

Les bords des cours d’eau d’altitude présentent un cortège d’espèces spécifiques. A Bessans, la ripisylve de l’Arc est classiquement composée de saules, de peupliers et d’Aulne vert, mais ces milieux abritent également des espèces plus discrètes.

Vendredi 15 décembre 2023 Biodiversité Eau Forêt Montagne

Des milieux d’intérêt écologique majeur

FNE Savoie a prospecté les ripisylves [1] de l’Arc à Bessans, avec l’Indice de biodiversité et de connectivité des ripisylves. Le linéaire correspondant est proche de la base de loisirs. Ces ripisylves sont ciblées dans le plan d’actions de la Stratégie Aires Protégées et nécessitent des études préalables pour la mise en place éventuelle de mesures de protection. Plus particulièrement, le secteur de Bessans est identifié comme zone humide d’intérêt dans l’étude du Syndicat du Pays de Maurienne en vue de l’élaboration d’un Plan Stratégique de Gestion des Zones Humides. Cette zone a également été pré-identifiée dans l’étude préalable à l’élaboration du Schéma Départemental des Espaces Naturels Sensibles de Savoie. Classé en ZNIEFF 1 [2], ce secteur est en proximité immédiate du Parc National de la Vanoise. Tous ces éléments appuient les arguments de notre fédération investie dans la protection de ces milieux d’intérêt écologique majeur.

De la vie sur les alluvions des cours d’eau

Les rives de l’Arc sont constituées de dépôts de sédiments plus ou moins grossiers appelés alluvions. Ces milieux rivulaires sont soumis à de fortes variations du niveau d’eau et entrainent la présence de nombreuses d’espèces pionnières [3].

Myricaire d’Allemagne en fruit

Parmi elles, la Myricaire d’Allemagne (Myricaria germanica), un arbuste de la famille des tamarins, forme des colonies denses à proximité immédiate du lit mineur. Ses fleurs roses sont organisées en grappe. Seuls quelques fruits étaient encore présents à la fin août. Son port et son système racinaire lui permettent de bien résister au courant lors d’épisode de crue. Les populations de cette plante sont en régression dans notre région.

Linaire des Alpes

Il y a aussi la Linaire des Alpes (Linaria alpina). Bien que de taille modeste, elle ne passe pas inaperçue avec ses couleurs flashy ! Grâce à ses fleurs orange et violettes, elle se reconnait au premier coup d’œil. Cette plante se retrouve également dans les secteurs d’éboulis et de moraines jusqu’à plus de 3 000m d’altitude.

Des espèces dans les annexes alluviales

Milieu stagnant connecté à l’Arc

Nous avons découvert un petit milieu stagnant alimenté par écoulement des plans d’eau de la base de loisir se déversant dans l’Arc.

Troscart en floraison (à gauche) et en fructification (à différents stades, à droite) vu à la loupe

Parmi les Joncs et autres espèces de zones humides présentes, nous avons rencontré une espèce assez particulière : le Troscart (Triglochin palustris). Cette petite plante grêle ne ressemble à aucune autre. Ces fleurs verdâtres sont organisées en une étroite grappe et donnent des fruits allongés à trois pointes (c’est l’origine de nom de cette plante).

Sympétrum noir mâle

Dans ce même milieu, nous avons également observé une libellule totalement noire : le Sympétrum noir (Sympetrum danae). Elle est surtout présente en montagne où elle fréquente les milieux stagnants sans poissons et préférentiellement acides (tourbières, mares). Elle peut être observée jusqu’à 2000m d’altitude. Sa couleur sombre caractéristique améliore la captation de la chaleur solaire, nécessaire à sa régulation thermique. Le Sympétrum noir est ainsi capable de voler dès 10°C. Les adultes sont très actifs et peu restent sur leur lieu d’émergence. En Savoie, le Sympétrum noir est présent sur un nombre de localités très restreintes ce qui en fait une espèce menacée sur le département.

Les ripisylves de l’Arc : des milieux à protéger

La partie amont de l’Arc à Bessans présente encore une belle naturalité. Les résultats de l’IBC Ripisylves démontrent une bonne connexion aux annexes alluviales et une absence d’espèces exotiques envahissantes. La ripisylve abrite des espèces typiques des torrents d’altitude (ici 1 680m d’altitude) qu’il convient de préserver.

 

 

Ce projet a bénéficié du soutien financier de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. L’agence de l’eau est l’établissement public de l’Etat qui œuvre pour la protection de l’eau et des milieux. Elle perçoit des taxes sur l’eau payées par tous les usagers et les réinvestit auprès des maîtres d’ouvrages (collectivités, industriels, agriculteurs et associations) selon les priorités inscrites dans son programme « Sauvons l’eau 2019-2021 ». Plus d’informations sur www.eaurmc.fr

[1] Ripisylves : boisements localisés sur les rives des cours d’eau
[2] ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique
[3] Espèces pionnières : Premières espèces à coloniser un milieu

Crédit photo : Laetitia LEGER pour FNE Savoie

Publié par FNE Savoie

Le Vendredi 15 décembre 2023

https://www.fne-aura.org/actualites/savoie/la-biodiversite-des-ripisylves-de-larc/

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