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— Communiqués —

Brucellose : une stratégie sanitaire à moderniser

Mardi 16 novembre 2021 Agriculture Biodiversité Montagne

Annecy, le 16 novembre 2021

France Nature Environnement Haute-Savoie tient tout d’abord à exprimer toute sa sollicitude pour l’éleveur de Saint-Laurent (près de La Roche-sur-Foron) qui voit son exploitation contaminée par la brucellose bovine. Les analyses en cours indiqueront de quelle souche il s’agit et quelle est son origine probable, sachant qu’elle remonte probablement à l’été 2020.

Nous ne comprenons pas que les 219 vaches de l’exploitation doivent être abattues de manière indiscriminée, ruinant ainsi le travail de long terme de cet éleveur. Afin de vérifier combien d’animaux sont infectés, les laboratoires savent parfaitement faire des analyses sanitaires individu par individu. Comme pour les bouquetins, nous demandons aux pouvoirs publics de préserver les animaux sains et de n’euthanasier que les individus porteurs de la brucellose. Puis de répéter ces contrôles périodiquement selon un protocole de surveillance renforcée à mettre en place. Quant à la production laitière, comme c’est le cas actuellement, de la réserver pour la filière pasteurisée.

En 2021, l’abattage indiscriminé ne doit plus être la seule réponse que notre société soit capable d’apporter à une telle épizootie. Abattage du cheptel domestique, des bouquetins du Bargy, et pourquoi pas de ceux des Aravis, et des chamois, qui transportent également la bactérie, sans oublier les canidés qui circulent sur le massif, incriminés dans la contamination de 2011 ?

En ce qui concerne la faune sauvage, il a été observé à maintes reprises, dans des pays différents, que les tentatives d’éradication d’une population infectée avaient échoué. Il en est de même avec les bouquetins du Bargy, dont les mâles en particulier circulent d’un massif à l’autre et qui, soumis à une pression de tir accrue, éparpilleront plus largement la bactérie. Dans son dernier rapport, l’Office Français de la Biodiversité, ex-ONCFS, évalue le niveau de prévalence sérologique de l’infection à environ 10 à 15% dans la zone cœur du massif ; elle est quasiment à zéro dans les zones périphériques. L’abattage indiscriminé tuerait 8 individus sains sur 10.

Nous demandons instamment aux pouvoirs publics et aux représentants agricoles de mettre en œuvre des alternatives évitant les abattages indiscriminés, solution barbare qui semble être d’un autre temps.

Le climat change, les habitats et les espèces s’adaptent, les agents pathogènes évoluent, les risques se font plus diversifiés. Il ne sera pas possible d’aseptiser la nature pour que des filières économiques soient définitivement protégées. Nous sommes persuadés que certaines pratiques sanitaires devront évoluer. Peut-être est-ce là une opportunité d’y réfléchir collectivement ?

Publié par FNE Haute-Savoie

Le Mardi 16 novembre 2021

https://www.fne-aura.org/communiques/haute-savoie/brucellose-une-strategie-sanitaire-a-moderniser/

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