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Priorité vitale #6 – Une consommation saine

Comment tendre vers une consommation saine ? Nous vous parlons d'éducation à la nature, de convention citoyenne, de reprise verte et solidaire et bien plus...

Mercredi 25 novembre 2020 Produire et consommer Santé

La pandémie de Covid-19 a pointé du doigt les failles de notre société. C’est une injonction à bâtir de nouvelles bases qui respectent notre santé et la nature. Dans un précédent article, FNE AuRA s’est penchée sur la question en affirmant ses priorités. Aujourd’hui, nous donnons la parole à Francis ODIER, président de FNE Isère, et à Pierre-Cédric PETIT, responsable du pôle Education à l’Environnement de FNE Isère. Tous ensemble, vers une consommation saine ! 

 

Comment FNE AuRA agit-elle concrètement pour favoriser une consommation saine et plus responsable ?

FNE AuRA porte depuis longtemps des propositions pour une alimentation saine. Elle conseille ainsi de réduire sa consommation de viande et favoriser le bio et les produits issus de l’agroécologie. Elle invite également à favoriser une consommation en circuits courts, via les marchés et petits commerces locaux. Enfin on peut préférer chaque fois qu’il est possible :

  • l’économie circulaire,
  • la sobriété énergétique,
  • l’usage du bois comme matériau.

L’éducation à l’environnement, un levier pour une consommation responsable

Chaque année, plus de 250 000 personnes sont sensibilisées par nos associations. Cela en partie grâce aux animateurs nature qui s’investissent au quotidien sur le terrain et maintenant même en vidéo !  Chaque jour, ils transmettent leurs connaissances de la nature et de l’environnement et les gestes écocitoyens pour les respecter.

Pierre-Cédric, responsable du pôle Education à l’environnement de FNE Isère, nous parle de l’une de ces actions.

Cette année, en partenariat avec le CDI*, nous abordons la consommation dans le cadre de nos interventions sur l’agriculture. Il s’agit de sensibiliser les collégiens à l’impact des choix alimentaires sur la nature. Nous avons conçu un jeu « Fais ta pizza ». Selon les ingrédients choisis, nous regardons l’impact environnemental, économique et social de la pizza. Nous poussons les jeunes à réfléchir aux conditions de travail des paysans ou des ouvriers agricoles. C’est une sorte de bilan écologique très simple de la pizza.

En sortie nature, il s’agit de s’appuyer sur le terrain. Nous faisons ainsi des liens entre ce que nous observons et la consommation. Par exemple, dès qu’il y a une pollution de l’eau, nous réfléchissons avec les enfants sur son origine. Très vite, nous comprenons le lien avec notre consommation.

Dans un bois, les espèces présentes sont souvent révélatrices de l’activité humaine et de ce que nous consommons. Un exemple : si une forêt alluviale* est remplacée par une peupleraie*, c’est que nous achetons des cagettes, du papier et donc de la pâte à papier. Alors, une discussion peut s’ouvrir : mieux vaut consommer du peuplier de France ou du sapin de Suède ? Quelles sont les conséquences ?

C’est une éducation au choix et à la réflexion écologique. Nous montrons que nos choix de consommation influencent le paysage, l’eau, la biodiversité.

Eduquer à l’environnement, c’est éduquer à l’observation. C’est aussi questionner les liens entre homme et nature, s’interroger sur la consommation.

 

Comment les citoyens peuvent-ils agir pour favoriser une consommation saine, plus éthique et responsable ?

Croissance infinie dans un monde fini. La solution à cette équation impossible est peut-être une consommation parfaitement recyclable ou durable. Mais en attendant cet horizon lointain, misons dès aujourd’hui sur la sobriété.

Savourer les plaisirs simples

Souvenons-nous de belles expériences où l’on se sent en phase avec le monde. Boire l’eau fraîche de la fontaine publique, acheter quatre pommes et une douzaine d’œufs à un producteur sur un marché, enfourcher le vélo récupéré in extremis à la déchetterie et réparé avec des amis…

Donnons de la valeur à ce qui est gratuit et dont nous mesurons la préciosité en ce moment.  Avoir la liberté de se balader sereinement dans la nature. Pouvoir écouter le chant d’un oiseau dans une ville apaisée. Vivre au sein d’un paysage agréable, exempt de panneaux publicitaires ou de ZAC périphériques à nos villages aux commerçants meurtris. Respirer un air pur, sain pour notre santé. Ayons conscience de ce que la nature nous offre et gratifions là par nos agissements quotidiens.

 

Comment un élu, un organisme, une collectivité peuvent-ils agir pour favoriser des modes de consommation plus responsables ?

Changer les lois et les règlements pour aller vers une consommation saine 

Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir dépasser la logique des petits pas. Pour engager une réelle transition écologique et solidaire, il nous faut donc passer par une approche législative et réglementaire.

S’inspirer des propositions de la Convention citoyenne pour le climat

La Convention citoyenne pour le climat a accordé une grande importance à la question de la consommation. Il y a d’abord la thématique Consommer avec de nombreuses propositions. Par exemple la régulation de la publicité, l’affichage d’incitations à moins consommer. Ou encore, la limitation des emballages comme le plastique, la mise en place de dispositif de consignes de verre, etc.

La Convention citoyenne consacre également plusieurs pages à l’éducation pour en faire un levier de la consommation responsable. Il y a une proposition que nous appuyons de toutes nos forces : « Modifier le code de l’éducation pour une généralisation de l’éducation à l’environnement et au développement durable dans le modèle scolaire français ».

Au fil de son rapport, la Convention aborde de nombreux domaines où l’on pourrait consommer moins et mieux.

Reprise verte et solidaire pour le monde d’après

Ce dossier compile diverses pistes d’actions pour rectifier le tir rapidement. Rédigées par un collectif d’associations dont FNE fait partie, elles respectent des enjeux économiques, écologiques et sociaux. Ces propositions répondent ainsi à divers critères :

  • Créations d’emplois
  • Baisse des émissions de gaz à effet de serre et des impacts sur la biodiversité
  • Préservation de la santé
  • Diminution de la précarité et de la vulnérabilité.
  • Equilibre des territoires

Le gouvernement et le parlement ont un rôle prépondérant à jouer. Le collectif Réseau Action Climat les appelle donc à s’emparer de ces propositions et à les appliquer ! 

 

Glossaire :

CDI* : Conseil départemental de l’Isère
Forêt alluviale * : forêt croissant sur une zone souvent riveraine de cours d’eau, partiellement ou totalement inondée
Peupleraie* :  forêt « artificielle » constituée de peupliers

 

Pour aller plus loin vers une consommation saine :

 

Crédits photos : Francis ODIER, Pierre-Cédric PETIT, Melk Hagelslag.

Publié par FNE Auvergne Rhône Alpes

Le Mercredi 25 novembre 2020

https://www.fne-aura.org/actualites/region/priorite-vitale-6-une-consommation-saine/

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