Une nature pillée pour une production d’énergie dérisoire : Rhônergia se trompe sur toute la ligne !

QU’EST-CE QUE le projet Rhônergia ?

Porté par la CNR et l’État, le projet Rhônergia prévoit un 20ème barrage sur le Rhône, entre Sault-Brénaz et Lyon. Il s’agit pourtant du dernier tronçon du fleuve ayant une dynamique encore naturelle, dans un secteur abritant une riche biodiversité d’importance européenne (notamment la confluence Ain / Rhône).

Le barrage prévu, d’une hauteur de 12 m, impliquerait une digue de 4 km et une reprise du lit du fleuve sur 26 km. Le cours du Rhône serait détourné et, en amont, les eaux courantes laisseraient la place à une retenue d’eau de 20 millions de m³. Les travaux, estimés à 330 M€, nécessiteraient notamment 165 000 m³ de béton, transportés par 8 980 camions de 44 tonnes, soit une empreinte carbone estimée à plus de 250 000 tCO2éq (chiffres CNR). Nous sommes loin de la neutralité carbone.

Pourquoi ce projet est-il aberrant ?

Rhônergia aurait des impacts dramatiques, nombreux et irréversibles sur la flore, la faune et les milieux naturels ainsi que sur la qualité de l’eau du Rhône et la gestion quantitative de cette eau (voir nos cahiers d’acteur). Nous savons pourtant que les débits du Rhône seront de plus en plus perturbés par le dérèglement climatique.

Qui plus est, ce barrage n’apporterait qu’une contribution insignifiante à la transition énergétique puisque la production envisagée (140 GWh / an) pourrait largement être obtenue par d’autres énergies renouvelables (notamment le photovoltaïque).

Ce projet est jugé inacceptable par les associations de protection de la nature (outre FNE, citons la LPO, Lo Parvi et Sortir du Nucléaire Bugey) mais aussi par le collectif citoyen « Stop Barrage Rhônergia » et des structures aussi diverses que le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel, la Commission Locale de l’Eau de la Basse Vallée de l’Ain, l’Association Régionale de Pêche Auvergne-Rhône-Alpes ou encore l’Association de Chasse Fluviale Rhône Amont (voir leurs cahiers d’acteur).

Pourquoi FNE Ain sera-t-elle présente à la réunion publique de synthèse ?

Durant les trois mois de la concertation préalable, FNE Ain a défendu l’intérêt général et le vivant, lors des tables rondes thématiques et des réunions publiques. Pour la réunion de synthèse, qui aura lieu mardi 27 février à Pont-de-Chéruy, les bénévoles de FNE Ain seront une fois encore présent.es pour défendre un Rhône libre et vivant, favorable à une biodiversité riche et préservée tout en fournissant une eau en quantité et de qualité répondant à nos usages, dans l’Ain, en Isère et pour l’agglomération lyonnaise.

Pourquoi notre lutte ne s’arrêtera-t-elle pas le 27 février ?

Suite à la concertation préalable, les garants de la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) publieront leur bilan des échanges et avis formulés, qui alimentera la réflexion de l’État pour rendre son arbitrage quant à la poursuite ou non du projet.

FNE Ain poursuivra donc ses actions dans les mois à venir, jusqu’à l’abandon du projet. Les bénévoles de tout le département se mobilisent contre ce projet qui dépasse largement les enjeux locaux. Fanny Lefort, co-présidente de FNE Ain, précise d’ailleurs : « Bien qu’habitant loin, en amont du secteur envisagé pour Rhônergia, je me sens concernée par ce projet et j’y suis totalement opposée. C’est l’exemple même des grands projets inutiles aux conséquences dévastatrices pour la nature et dont nous ne voulons plus ! »

Contact presse
Marjorie Lathuillière
marjo.lathuilliere@yahoo.fr
06 48 71 38 84

Pour aller plus loin
– Site de la concertation
– Article de Monique Coulet, hydrobiologiste, sur le Rhône et les conséquences de son aménagement.